Le 2 décembre 2018, le chef de groupement des Banunu meurt à Kinshasa. Sa famille projette de l'enterrer au même endroit que son père, dans la cité de Yumbi. Des membres de la communauté Tende protestent. Le chef est quand même enterré la nuit du 14 au 15 décembre. Le lendemain, début des tueries qui s'étendront sur deux jours. L'ONU évoque des chiffres effrayants d'au moins 800 morts.
« Tout porte à croire, effectivement, qu’il y a eu un certain niveau d’organisation dans les attaques. Mais ce qui est clair, c’est qu’il y a eu des tueries à grande échelle », nous explique Abdoul Aziz Thioye, directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme.
Pas de rébellion pour l'armée
Le colonel Olivier Gasita, commandant des opérations militaires à Yumbi, évoque également une action planifiée : « C’était planifié, parce que les gens qui ont attaqué la cité de Yumbi, la localité de Nkola et la localité de Bongende, recevaient des ordres de quelque part. D’après nos enquêtes, il y avait une organisation qui commandait tous ces assaillants ».
A ce niveau, l'armée qui a diligenté également une enquête, ne parle pas de rebellion : « C’est une organisation communautaire qui protestait contre l’enterrement du chef de l’autre communauté ».
Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme, qui a déployé une équipe sur place, promet de rendre public son rapport bientôt.