Passage en revue de la garde, hymnes nationaux et tapis rouge… Omar al-Béchir a eu droit à tous les honneurs officiels, lors de sa brève visite en Egypte, un soutien symbolique dont le président soudanais a besoin pour tenter de faire face à la violente contestation qui réclame son départ au Soudan.
Le président soudanais Omar el-Béchir a changé d’attitude à l’égard du différend entre l’Egypte et l’Ethiopie sur la répartition des eaux du Nil. Béchir a déclaré qu’il allait oeuvrer auprès de l’Ethiopie pour assurer à l’Egypte comme au Soudan sa juste part des eaux du Nil.
Le président soudanais penchait plutôt du côté de l’Ethiopie qui a construit un gigantesque barrage sur le Nil bleu qui fournit 85 % des eaux parvenant à l’Egypte mais qui affecte beaucoup moins le Soudan qui a d’autres sources d’eau.
Béchir accuse « les médias » d'exagérer les manifestations au Soudan
En contrepartie, Béchir veut le soutien politique de l’Egypte face à la contestation à laquelle il est confronté en ce moment. Une contestation qu’il a estimée exagérée par les médias régionaux et internationaux.
Même si les autorités égyptiennes parlent de relations éternelles entre l’Egypte et le Soudan, il reste à savoir si ce soutien restera indéfectible en cas de détérioration grave de la situation au Soudan.
Lors d’une conférence de presse, le président soudanais a dénoncé la main d’agents étrangers dans les manifestations qui secouent son pays, et accusé les médias d’exagération. « Il y a un problème au Soudan, on ne peut pas le nier. Mais il n'a pas l'ampleur et les dimensions qu'en donnent les médias. Il s’agit d’une tentative de reproduire au Soudan ce qu’on appelle le "printemps arabe" ».
L’Egypte, avec le Qatar, est d’ailleurs l’un des rares pays à avoir apporté son soutien à Omar el-Béchir face aux demandes de démission des manifestants.
Selon le journaliste soudanais Rashid Saeed, le président soudanais cherche des soutiens régionaux.
Pour le journaliste soudanais, ce nouveau déplacement d'Omar el-Béchir à l'étranger depuis le début de la contestation - après le Qatar la semaine dernière -, est la preuve que le président soudanais ne craint pas d'être lâché par l'armée.