Cameroun: 117 arrestations suite aux manifestations de l’opposition

Au Cameroun, 117 personnes ont été interpellées lors des manifestations non autorisées de l'opposition qui se sont déroulées, samedi 26 janvier, dans plusieurs villes, selon les autorités camerounaises. A Douala, la répression a été particulièrement sévère, « disproportionnée », selon les opposants.

A Douala, le calme était revenu dans la capitale économique, dans la matinée de ce dimanche 27 janvier. Aucun déploiement particulier des forces de l'ordre n’a été signalé, selon plusieurs témoins. L'entrée de l'hôpital général est toujours gardée.

Samedi, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto comptait lancer sa campagne de mobilisation contre ce qu'il appelle « le hold-up » électoral d'octobre. Des manifestations, qui étaient interdites par les autorités, ont rassemblé quelques centaines de personnes dans plusieurs villes du pays mais à Douala, la repression a été sévère, « disproportionnée », selon les organisations de défense des droits de l'homme. 

Selon le gouvernement, six personnes ont été blessées, sans qu'on puisse determiner encore s'il s'agit de balles en caoutchouc ou de balles reelles. Le gouvernement a démenti en tout cas, tout usage de balles reelles. Par ailleurs, 117 personnes ont été interpellées avant d'être relachéespour la plupart.

Parmi les blessés, Célestin Djamen, un des responsables du MRC touché par balle, tout comme Maître Michèle Ndoki, l'avocate du mouvement. Michèle Ndoki ne faisait pas partie des manifestants mais elle a été blessée devant l'hôpital, alors qu'elle voulait rendre visite à Célestin Djamen. Elle a pu rentrer chez elle, samedi soir, d'après plusieurs sources.

Dans un communiqué, le bâtonnier de l'ordre des avocats dénonce « tout usage disproportionné de la force publique ». Selon Maître Charles Tchakouté Patié, trois avocats ont été interpellés, samedi, à Bafoussam et dans deux autres localités de l'Ouest. L'un d'eux a été libéré dans la matinée de ce dimanche. Les autres sont toujours en garde à vue, selon lui.

Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du REDHAC (Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale) s'inquiète d'une « repression qui va crescendo au Cameroun » selon elle.

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