Laurent Gbagbo sort de sa réserve politique en novembre dernier à l’occasion de la mort de son vieux compagnon de route, co-fondateur du FPI, Aboudramane Sangaré. Par un communiqué signé de son secrétaire général, Assoa Adou, il reprend les rênes du FPI, la branche qui lui est restée fidèle.
Certains commentateurs et observateurs de la vie politique y voient une manière de couper l’herbe sous le pied de Simone Gbagbo à qui l’on prête aussi de hautes ambitions. Sur RFI, il y a quelques jours, Assoa Adou estimait qu’il ne s’agissait là que de spéculations et qu’il n’y avait pas de divisions internes au FPI Sangaré.
Mais le FPI est déchiré depuis près de 5 ans. Pascal Affi N’guessan présidant la branche officielle. Les deux FPI sont d’ailleurs courtisés par le PDCI qui souhaite les intégrer à une plateforme d’opposition, machine électorale anti-RHDP en vue de 2020.
Laurent Gbagbo acceptera-t-il cette proposition d’Henri Konan Bedié ? Des discussions existent, reconnaît du bout des lèvres Assoa Adou. Gbagbo sera-t-il candidat en 2020 s’il peut rentrer au pays ? Pas à l’ordre du jour, répond-on au FPI, où Laurent Gbagbo est désormais présenté systématiquement comme un acteur d’une réconciliation que l’actuel régime aura échoué à enclencher.
Alors que sa branche du FPI boycotte tous les scrutins depuis 7 ans, Laurent Gbagbo a en tout cas pu avoir un aperçu il y a un mois de sa popularité intacte et de la capacité de mobilisation de sympathisants dans ses fiefs lorsque la rumeur, fausse, de sa libération a jeté dans les rues de Yopougon en quelques minutes des dizaines de milliers de personnes en liesse.