« Les diamants centrafricains sortent par le Cameroun, le Tchad, le Soudan et même la RDC », explique Romain Esmenjaud, coordonnateur du groupe d'experts de l'ONU. « L'aéroport de Bangui est aussi une porte de sortie. Les contrôles y sont encore insuffisants », conclut-il. Ces diamants de contrebande proviennent de l'est du pays, encore sanctionné par le processus de Kimberley, mais aussi des régions de l'ouest, comme la Mambere Kadei, qui bénéficient pourtant de la levée partielle du blocus, depuis 2015.
Cette mesure a redonné un coup de fouet à l'exportation des diamants centrafricains en 2016 et 2017. Mais le processus de Kimberley est lourd et met beaucoup de temps à certifier les diamants. Un délai trop long pour les bureaux d'achat comme la Sodiam, qui finissent par mettre la clef sous la porte. Livrés à eux-mêmes, mineurs et collecteurs de diamants se tournent donc vers le marché noir.
« Il faut impérativement revoir le processus de Kimberley qui n'est plus du tout adapté à la réalité centrafricaine, explique Léopold Mboli Fatran, ministre des Mines centrafricain. Aujourd'hui, les exportations de diamants profitent plus aux trafiquants et aux groupes armés qu'à la Centrafrique. »