Une décision « illégale et illégitime », c’est ainsi que le PDCI qualifie la mise sous tutelle préfectorale de la commune du Plateau à Abidjan. Ce mercredi 2 janvier, aux abords de la mairie du quartier d’affaires, la police a brièvement fait usage de gaz lacrymogène pour disperser quelques dizaines de partisans du maire élu, venus protester contre l’installation de la délégation présidée par le préfet d’Abidjan.
Le riche quartier du Plateau avait fait l’objet d’une bataille acharnée lors des municipales du 13 octobre entre le candidat du RHDP Patrice Sawegnon et celui du PDCI, Jacques Ehouo. Ce dernier l’avait finalement emporté avec 60,5% des voix.
Le problème est que la cérémonie d’investiture du nouveau maire prévue le 13 décembre n’a jamais eu lieu. En cause, un incendie qui s’est déclaré la nuit précédente dans un bâtiment hébergeant les archives de la municipalité.
Cette mise sous tutelle « est illégale dans la mesure où il y a déjà un conseil municipal élu qui attend juste d’être installé », martèle maître Messan Tompieu, l’un des avocats du PDCI. « Il ne s’agit que de suivre la loi et d’assurer la continuité du service public », rétorque-t-on du côté du ministère de l’Intérieur.
Et le quartier du Plateau n’a pas fini de faire parler de lui. Selon ses avocats, Jacques Ehouo est en effet convoqué ce jeudi à la police économique et financière après le dépôt d’une plainte contre X pour détournement de fonds.