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L’ESSENTIEL
► L'ouverture des bureaux de vote a été fixée à 6h (heure locale), mais beaucoup de bureaux n'ont pas réussi à ouvrir à l'heure.
► De nombreux dysfonctionnements ont été signalés à travers tout le pays, entrainant des retards.
► La plupart des bureaux de vote ont fermé à 17h (heure locale), mais dans certains endroits, les opérations de vote ont été prolongées suite à des retards, comme promis par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), pour que toutes les personnes inscrites puissent voter.
► Le dépouillement des bulletins a déjà commencé dans la plupart des bureaux de vote.
► La Céni s'est donné jusqu'au 6 janvier 2019 pour la proclamation des résultats provisoires.
LE RÉSUMÉ
Près de 39 millions d'électeurs étaient appelés à se prononcer en République démocratique du Congo dimanche 30 décembre, une journée d'élections provinciales, législatives et présidentielle, pour désigner le successeur de Joseph Kabila. Les électeurs étaient nombreux à se mobiliser pour ces élections, qui ont été reportées à trois reprises et qui ont finalement été émaillées d’incidents. Dans certains bureaux de vote, les opérations se sont poursuivies bien après 17h (heure locale), l’heure à laquelle le vote était censé se finir.
Dans plusieurs villes de République démocratique du Congo, on a observé des retards à l'ouverture des bureaux de vote. À certains endroits de Kinshasa, la capitale, le vote a commencé à 16h seulement, selon des observateurs.
Pour compenser ces retards, les opérations de vote se poursuivent dans certains bureaux à Kinshasa et à Goma, par exemple, mais, ailleurs, le dépouillement des bulletins a commencé. Les noms qui reviennent le plus sont ceux du candidat de la majorité, Emmanuel Ramazani Shadary, et des deux opposants Félix Tshisekedi et Martin Fayulu.
Les retards n'ont pas été les seuls problèmes observés. Parfois, les bureaux de vote ont fermé alors qu'il restait des électeurs dans la file d'attente. Ou dans plusieurs bureaux, les électeurs ont eu des difficultés à trouver leur nom sur les listes. Autre problème : les observateurs dépêchés par l'Église catholique ont relevé plus de 500 dysfonctionnements des machines utilisées pour le vote.
Des incidents ont également été recensés par les témoins, c'est-à-dire les représentants des partis censés surveiller les opérations. Certains disent qu'ils n'ont pas pu accéder aux bureaux, c'est le cas à Goma par exemple, dans l'Est. Un peu plus au Nord, à Bunia, des témoins disent qu'ils n'ont pas pu assister au dépouillement des bulletins.
22h : Le président de la Céni a exprimé sa satisfaction après une journée de vote historique en RDC. Pour Corneille Naanga, la grande majorité des bureaux ont ouvert à l'heure malgré quelques problèmes qui ont tous trouvés rapidement réponse.
19h45 : Dans l'est de la RDC, ces élections ont été émaillées des scènes de violences au Sud-Kivu. À Walungu, un policier a tiré cet après-midi sur les électeurs qui protestaient contre la présence du chef du bureau de vote, qui imposait à tout électeur de voter pour le candidat Ramazani Shadary, du FCC, parti au pouvoir. En colère, les électeurs se sont jetés sur le policier et l’ont à leur tour. Aussitôt, ce bureau de vote a été fermé.
Des tensions ont aussi été observées en début de soirée dans le quartier Panzi, à Bukavu, où jusqu'à 15h30, les habitants n'avaient pas encore voté dans plusieurs bureaux, comme l’indique William Basimike dans son reportage à Bukavu.
19h30 : Selon notre journaliste Sonia Rolley, la société civile dit avoir constaté que certains mineurs ont été autorisés à voter à Lodja, dans le Sankuru (centre du pays).
19h : Dans chaque bureau de vote, les candidats pouvaient désigner des témoins, même si l'opposition affirme n'avoir pas reçu toutes les accréditations réclamées.
Mais à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, certains de ceux qui ont reçu cette autorisation - des témoins de la majorité comme de l'opposition - se plaignent d'être mis à l'écart à l'heure du dépouillement. Dans cette ville du nord du pays, ils se disent prêts à saisir la police et la justice, comme ils l'ont affirmé à notre journaliste Sonia Rolley.
18h45 : Selon notre journaliste Kamanda wa Kamanda-Muzembe, le bureau de vote à l’institut Supérieur du Commerce (ISC) a bien fermé ses portes et le dépouillement est désormais en cours. Un agent de la Céni lit à haute voix les noms inscrits sur chaque bulletin.
Notre envoyé spécial Patient Ligodi a également indiqué que la Céni a clôturé les opérations de vote à 17h (heure locale) à Lubumbashi, la deuxième ville du pays et où sont inscrits plus de 1,5 million d’électeurs. Dans cette ville du Haut-Katanga, plusieurs électeurs sont arrivés trop tard et ont supplié les responsables pour pouvoir voter. Beaucoup d’électeurs cherchaient encore leurs noms sur les listes électorales quelques minutes avant la fermeture des bureaux.
18h30 : On continue à voter dans une partie des bureaux de vote de la capitale, rapporte notre envoyée spéciale Florence Morice. C’est le cas, par exemple, au complexe scolaire Bumbu Ndjili, où le vote n’a débuté qu’à 15h30. Il se poursuit malgré des pannes de machines qui ralentissent le processus. On continuait aussi à voter il y a peu au centre saint Théophile de Lemba. Là, les responsables ont appliqué la consigne qu’avait donnée le président de la Céni : à 17h, ils ont regroupé les électeurs encore présents dans la file d’attente – soit une centaine, environ -, leur ont distribué des jetons et promis que tout le monde voterait. Cela bien que certains s’inquiétaient de voir la nuit tomber, se demandant ce qui allait se passer sans électricité.
Ailleurs, toujours à Lemba, on pouvait voir des électeurs en train de chercher leurs noms à la lueur de leurs téléphones, sur les listes des électeurs.
Dans d’autres endroits, les chefs des bureaux ont décidé de fermer, notamment là où le vote a débuté à l’heure ce matin, en expliquant que la loi électorale prévoyait 11 heures de vote et pas plus. Florence Morice a pu le constater au centre scolaire Mokengeli, toujours à Lemba, à 17h, où le chef a fermé, mais devant les protestations de la population qui attendait encore de voter, il a accepté de rouvrir. À l’école saint Michel, à Bandal, en revanche, c’est bel et bien fermé depuis 17h30 et des dizaines d’électeurs dépités protestent à l’extérieur, alors que le dépouillement a débuté à la lueur de la torche.
17h30 : Plusieurs incidents ont été signalés en marge du vote, comme nous rapporte notre journaliste Sonia Rolley :
- Plusieurs centres de vote ont été saccagés à Inongo dans la province du Mai-Ndombe, après des suspicions de fraude. Un peu plus d'une heure après l'ouverture des bureaux de vote, un chef de bureau de la Céni a été accusé d'utiliser une machine de réserve pour voter pour le candidat de la coalition au pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary. Finalement, seuls deux centres ont pu fonctionner. Dans cette localité, quelque 30 000 électeurs devaient voter aujourd'hui.
- Au moins deux personnes sont mortes à Lurhala, dans le territoire de Walungu. Des électeurs qui soupçonnaient des fraudes ont brûlé deux machines à voter et la police a ouvert le feu, selon la société civile du Sud-Kivu.
- Au Nord-Kivu, dans le Lubero, le NDC-Rénové du chef de guerre Guidon est accusé d'avoir investi des localités et fait pression sur les électeurs pour voter en faveur du candidat du pouvoir. C'est notamment le cas à Mambira, à Miriki ou à Kasugho.
- Dans le territoire de Shabunda, ce sont des groupes Maï-Maï qui ont fait pression. Dans le territoire de Masisi, ce sont les miliciens APCLS-Mapenzi qui sont accusés d'avoir de même.
- À Bwito, dans le Rutshuru, c'est le contraire : des groupes armés menaçaient des membres de la Céni d'attaquer les bureaux qui donneraient Emmanuel Ramazani Shadary vainqueur
- Plusieurs arrestations signalées par l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) ce soir. L'ONG de défense des droits de l'homme dénonce l’arrestation arbitraire de Me Pascal Mupenda, rapporteur de la Nouvelle dynamique de la société civile, à MBobero au Sud-Kivu au Centre de vote du collège Saint Paul, pour avoir photographié son bulletin de vote. Stéphane Djemba, président du Mouvement des jeunes katumbistes à Kindu, a lui été arrêté par la police. Luc Ngoie, candidat-député de MLC à Inongo, a été interpellé également. Il est accusé d’avoir jeté de l’essence sur un agent de la Céni.
16h45 : Pendant que tout le pays votaient, les habitants de Béni - dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo - étaient officiellement privés de présidentielle pour des raisons sécuritaires et sanitaires.
Mais ils ne peuvent s'y résoudre et ont alors organisé un « vote populaire ». L'initiative est supervisée par des jeunes de la ville qui entendent bien transmettre les résultats à la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Une élection officieuse, improvisée avec les moyens du bord, qui suscite un véritable engouement de la population
Ils sont plusieurs milliers à participer à ce vote populaire, des électeurs bien déterminés à faire entendre - coûte que coûte - leur voix. Écoutez le reportage de notre journaliste, Clémentine Pawlotsky.
Notre correspondant de RFI-Swahili Jo Kyota était également sur place, où des organisations de jeunesse et la population ont installé une urne sur le terrain de Kalinda et depuis 7h30 (heure locale), les gens votent.
À noter qu'à Butembo, circonscription également privée de présidentielle, les habitants organisent aussi un vote populaire. La Céni a d'ores et déjà fait savoir, par la voix de son rapporteur Jean-Pierre Kalamba, que les résultats ne seront pas pris en compte.
16h15 : Dans plusieurs quartiers de la capitale Kinshasa, les bureaux de vote ont ouvert en retard faute de listes d'électeurs disponibles, comme dans le complexe scolaire Pumbu, dans le quartier de Salongo-Limete. Dans la cour de l'école, des jeunes chantent contre le pouvoir pour tromper leur colère. Car à 15h (heure locale), soit à deux heures de la fermeture théorique des bureaux de vote, il n’avait pas encore débuté faute de liste d’électeurs. La tension est palpable dans le quartier de Salongo-Limete : « Ce sont des provocations », s’énerve un habitant.
À 15h05 (heure locale), un colonel apporte enfin les listes électorales, mais les électeurs ne sont pas complètement rassurés : « à condition qu’il y ait aussi prolongation des heures », lance une électrice. Le vote n’y a finalement débuté qu’à 15h10 (heure locale). Écoutez le reportage de notre envoyée spéciale, Florence Morice.
16h : La plupart des bureaux de vote ont officiellement fermé à 17h (heure locale), sauf exceptions.
15h50 : Malgré les retards enregistrés à l'ouverture des bureaux de vote, les premiers centres commencent à fermer dans l'est du pays et notamment à Lubumbashi, Kolwezi ou Kamina.
15h30 : Candidat de l'opposition et leader de l'UDPS, Félix Tshisekedi, a voté en milieu d'après-midi dans un quartier de Kinshasa. « A nous la victoire », a-t-il lancé en faisant le signe V avec ses doigts.
15h15 : Invité de RFI à la mi-journée, Bishop Abraham Djamba Samba, coordonnateur national de la Symocel (Synergie des missions d'observation citoyenne des élections) qui a déployé 20 000 observateurs pour suivre ces élections, confirme les difficultés que posent les machines à voter et qui risquent d’influer sur le processus électoral.
Il appelle la Céni à trouver une solution - sans tarder - pour remédier au démarrage tardif des bureaux de vote, afin que tous les électeurs, dans les files d’attente, puissent voter. M. Djamba Samba confirme avoir eu des informations selon lesquelles ces retards se doivent notamment au fait que les machines à voter tombent en panne, qu’elles n’ont pas de batterie ou ne sont jamais arrivées. Des retards aussi qui sont dus au fait que les électeurs ne savent pas comment utiliser la machine et qui ont besoin d’assistance ou encore des électeurs qui ne trouvent pas leur nom sur listes.
Bishop Abraham Djamba Samba pointe également une difficulté majeure, selon lui : celle de faire voter toutes les personnes, car, légalement, une journée de vote peut fonctionner pendant 11 heures en continu. Mais si le retard se prolonge et si les files d’attente sont longues, la journée du vote pourrait vite prendre plus de 24 heures.
Concernant la promesse de la Céni de rendre disponibles les résultats provisoires, notamment de la présidentielle, dans le courant de la semaine prochaine, le coordonnateur de la Symocel estime que « c’est possible, mais c’est, insiste-t-il, vraiment limite ».
15h : Notre journaliste Sonia Rolley indique qu'à Inongo, seulement deux centres de vote fonctionnent désormais, les autres ayant été détruits après de soupçons de fraude.
14h30 : La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) signale des incidents lors des opérations de vote. L'abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, au micro de Kamanda wa Kamanda-Muzembe.
« Sur les 12 300 rapports reçus, 1 543 signalent des incidents lors de l’ouverture des bureaux de vote et du déroulement des opérations de vote, notamment 544 rapports indiquant les dysfonctionnements des machines à voter, notamment à Kinshasa, au Congo Central, à Lomami, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. »
« 115 rapports signalent l’interdiction d’accès ou l’expulsion des observateurs des bureaux de vote, notamment au Nord-Kivu, au Maniema et au Sud-Kivu, poursuit-il. 96 rapports notent l’interdiction d’accès ou expulsion des témoins de bureaux de vote, notamment à Kishasa, au Nord-Ubangui, à l’Équateur et au Kwilu. »
« 44 rapports révèlent les cas d’achat de votes notamment au nord Kivu, au Maniema et Lomami, continue-t-il. La Cenco est toujours en contact avec les parties prenantes concernées, en vue de trouver instamment des solutions aux incidents reportés. »
La Cenco confirme également l'existence de 846 bureaux de vote installés dans des lieux prohibés. Par exemple, les quartiers généraux des partis politiques et regroupements politiques ainsi que dans des postes de police.
14h : Tour à tour ce matin, les principaux candidats à la présidentielle sont venus glisser leur bulletin dans l'urne, rappelle notre journaliste Lea-Lisa Westerhoff. C'est le président sortant Joseph Kabila qui a ouvert la danse tôt ce matin. Une heure à peine après l'ouverture des bureaux de vote il est venu glisser son bulletin dans l' urne.
Juste après lui, le candidat qu'il soutient, son « dauphin » Emmanuel Ramazani Shadary a lui aussi voté. L'ex-ministre de l'Intérieur s'est dit confiant en sa victoire : « Je crois que dès ce soir je serai élu président de la République », a-t-il déclaré aux quelques journalistes et photographes présents dans cette école du centre-ville de la Gombe.
Une école où quelques minutes plus tard, l'un des principaux candidats de l'opposition, Martin Fayulu, est venu à son tour voter. « Voilà c'est fait ! C'est le départ de M. Kabila », a lancé le candidat de la plateforme Lamuka. Une fois son bulletin dans l'urne, profitant de l'occasion pour lancer une petite pique à son adversaire politique.
On attend désormais le vote de l'autre poids lourd de l'opposition Felix Tshisekedi qui doit intervenir incessamment sous peu dans le district de la Tshangu un peu à l'extérieur du centre-ville.
13h15 : A Lubumbashi, la capitale du sud-est de la RDC, les électeurs sont toujours très nombreux devant les bureaux de vote et font face à d’énormes difficultés pour voter, rapporte notre envoyé spécial Patient Ligodi. Globalement, tous les centres de vote sont à présent opérationnels, après un début de journée difficile. Dans certains centres plusieurs bureaux de vote ont ouvert en retard, la plupart du matériel de vote n’ayant été déployé que dans la nuit de samedi à dimanche. Certains électeurs ont eu du mal à trouver leur nom sur les listes électorales.
Les observateurs, parmi lesquels ceux de l’Église catholique, rapportent également quelques dysfonctionnements, par exemple au complexe Karavia, où quelques machines à voter étaient en panne. Dans certains bureaux de vote, on attend qu’on change de machine ou de batterie. Conséquence : de longues files d’attente, de la fatigue et parfois de la colère. Mais après le vote, on peut bien remarquer sur les visages de beaucoup d’électeurs un sourire, ou mieux, un ouf de soulagement.
► Retrouvez à la mi-journée notre édition spéciale sur cette journée de vote.
13h : La tension monte à Kinshasa, souligne notre envoyée spéciale Florence Morice. Des dizaines de jeunes ont quitté les allées où se trouvaient leurs bureaux de vote pour commencer à marcher dans les rues. Ils ont tenté de rentrer dans une base logistique de la Monusco en scandant de slogans hostiles au président Kabila et au président de la commission électorale.
Dans cette commune, dans plusieurs bureaux de vote, les listes électorales ne sont toujours pas sur place, le vote n’a donc toujours pas commencé. Corneille Nangaa, le président de la commission est venu dans l’un de ses bureaux de vote pour apporter ces listes en personnes à 11h30. Il a été hué par la population qui a réclamé sa démission.
À l’école Saint-Raphaël le vote a donc débuté vers 12h30 (heure locale). Les files d’attente sont immenses et les agents de la Céni doutent fortement que tout sera bouclé à 17h comme prévu.
A noter également que la commission électorale de la Cenco relève que sur les bureaux pour lesquels elle a reçu des rapports, seulement la moitié était aménagée à 6h, heure prévu du début du vote et qu’à 8h30, 830 bureaux n’étaient pas encore ouverts pour des raisons variées : dysfonctionnement de la machine ou procédure trop longue. Et que dans moins de la moitié des cas tout le matériel était présent dès l’horaire prévu pour l’ouverture.
12h45 : Retards, machines à voter en panne, listes d'électeurs absentes ou incomplètes... Ces problèmes sont récurrents dans la capitale congolaise, signale notre correspondant sur place Kamanda wa Kamanda. Raison évoquée : la forte pluie qui s’est abattue sur la ville et qui s’est poursuivie jusqu’au matin. De nombreux dysfonctionnements ont également été observés dans les points de vote à travers le pays. Le rapporteur de la Céni, Jean-Pierre Kalamba, reconnait des imperfections dans la tenue du scrutin, mais assure que la Céni travaille à résoudre les problèmes signalés.
12h30 : A la mi-journée, tour d'horizon des dysfonctionnements à travers le pays, avec notre journaliste Sonia Rolley :
Ce sont toujours les même problèmes qui sont constatés. A savoir qu'il y a du retard un peu partout dans les opérations de vote, notamment parce que les machines à voter tombent à panne, n'avaient pas de batterie ou ne sont jamais arrivés. Et ces témoignages, on les reçoit d'Est en Ouest : Goma, Bukavu, Kalemie, Lubumbashi, Kisangani... A Kindu, dans le Maniema, fief du candidat du pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary, les électeurs ont retiré trop vite les bulletins en cours d'impression et provoqué des bourrages papier, explique un technicien de la Céni. A Goma, au site de vote Mont Carmel, une machine tombée en panne à 8h n'était toujours pas remplacée à 11h30. Les agents de la Céni disaient là-bas ne pas avoir de machines de remplacement. A Bukavu, des bureaux de vote ont même déjà fermé faute de machines.
Ces retards dans les opérations de vote sont également dû au fait que les électeurs ne savent pas comment utiliser la machine à voter. Les électeurs ont besoin d'assistance, expliquent les candidats de tout bord, surtout les personnes âgées, mais pas seulement. En effet, plus les circonscriptions sont défavorisées, plus les électeurs ont besoin d'aide. Le problème, c'est que ceux de l'opposition se plaignent du traitement inégal de leurs témoins. La Céni disait en avoir accrédité plus d'un million et mis en place un système de rotation. Un peu partout, à Matadi, Mbandaka, Gbadolite ou Mwene Ditu, entre autres, les candidats de l'opposition disent que leurs témoins n'ont pas eu accès aux bureaux de vote pendant plusieurs heures.
Dernier problème signalé et qu'on retrouve aussi partout : les électeurs qui ne trouvent pas leur nom sur les listes. Un problème signalé à Mwene Ditu dans le Lomami, Watsa dans le Haut-Uélé, Kolwezi dans la province du Lualaba... Dans l'Est, à Bunia ou dans le Rutshuru, ce sont les déplacés et les retournés qui s'offusquent de ne pas pouvoir voter. Des habitants menacent même de s'en prendre aux installations de la Céni car ils ne trouvent pas leurs noms sur les listes. D'autres disent ne plus avoir accès à leur bureau de vote et exigent de voter par dérogation, ce qui est interdit. En tout cas, malgré toutes ces difficultés, l'engouement est rendez-vous, les électeurs semblent prêts à attendre des heures pour pouvoir voter.
12h : A l’école monseigneur Moké dans le quartier de Matongué, l'affluence est très forte, rapporte notre envoyée spéciale Florence Morice. La pluie a cessé en milieu de matinée à Kinshasa et les électeurs sont désormais nombreux à patienter pour ce vote qu’ils attendent depuis si longtemps. On vote lentement. Trouver son nom sur les listes d’électeurs affichées à la dernière minute n’est pas facile.
Il y a peu, ici, une machine à voter est tombée en panne. Il a fallu interrompre le vote un quart d’heure, ce qui a un peu échauffé les esprits. Mais dans les autres bureaux de vote, la situation est encore plus compliquée. Dans l’école Stablum de Lemba, par exemple, la plupart des témoins et observateurs sont bloqués à l’extérieur, car le bureau est trop petit. Les électeurs eux-mêmes se marchent littéralement dessus pour accéder au bureau de vote étroit. La police les contient difficilement et beaucoup d’électeurs ne trouvent pas leur nom sur les listes électorales affichées à la dernière minute.
Beaucoup d’incidents ont été signalés également dans la commune de Limete, réputée acquise à l’opposition. Il y a peu, la plupart des listes électorales n’y étaient pas encore. Le vote n’avait donc pas pu débuter. On signale aussi des machines qui manquent par endroits, des problèmes d’électricité… Malgré tout, les gens patientent. Ils sont déterminés à voter.
11h30 : Le pape François a prié dimanche pour la République démocratique du Congo et a appelé tous les acteurs à assurer un déroulement « régulier et pacifique » des élections historiques déjà plusieurs fois reportées, rapporte l'Agence France-Presse (AFP). « Nous prions ensemble pour tous ceux qui en République démocratique du Congo souffrent à cause de la violence et d'Ebola », a déclaré le souverain pontife devant des milliers de fidèles réunis sur la place Saint-Pierre pour la prière de l'angélus.
11h : Les files d'attente s'allongent, alors que Kinshasa fait face à de fortes pluies, entrainant des inondations jusque dans les bureaux de vote.
Pendant ce temps, de nombreux électeurs continuent de chercher leurs noms sur les listes électorales, comme le signale sur Twitter notre journaliste Sonia Rolley.
10h30 : A Kinshasa, dans le centre de vote Stablum dans la commune de Lemba, les bureaux ont ouvert à l'heure mais c'est la cohue. On se bouscule pour accéder aux bureaux. La police est débordée. Le centre est tellement petit que la plupart des témoins des partis politiques attendent dehors sans pouvoir rentrer, ou contraints de se relayer entre eux. De nombreux électeurs aussi se plaignent de ne pas retrouver leur nom sur les listes électorales.
10h : La mission électorale de la Cenco qui a déployé sur le terrain plus de 40 000 observateurs a livré ses premières observations. Elle est présente dans 22% des bureaux de vote dans le pays et dit avoir reçu à 8h30 (heure locale) ce matin environ 4 800 rapports, parmi lesquels ont été signalés 846 bureaux installés dans des lieux non autorisés par la loi électorale.
9h : L'ouverture de plusieurs bureaux de vote a été retardée dans tout le pays :
- A Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu dans l'est de la RDC, les électeurs ont parfois patienté une cinquantaine de minutes avant de pouvoir voter. Retard justifié par Hubert Kasiwa, le secrétaire éxecutif provincial de la Céni, par la nécessité de programmer les fameuses machines à voter. A ce sujet, la Lucha signale des dysfonctionnements. Ils concernent le territoire de Nyara Gongo, au nord de Goma. D'après le mouvement citoyen, la première machine à voter se serait bloquée dès le 8e électeur.
- On signale également des retards dans plusieurs bureaux de vote de Matadi, le chef-lieu de la province du Kongo central. En cause là encore la machine à voter. Car il faut expliquer aux électeurs comment fonctionne l'appareil. Les opérations prennent du temps et les files d'attente s'allongent.
- A Bunia, en Ituri, le vote se passe normalement, selon nos confrères d'actualite.cd, mais on signale des difficultés sur l'usage des machines qui auraient obligé certains électeurs à dévoiler publiquement leurs choix.
- A Kinshasa, trois heures après le début du vote, certains électeurs n'avaient toujours pas trouvé leurs noms sur les listes électorales.
8h30 : Témoignage de Marie-France Makaka, une enseignante aujourd'hui cheffe de vote de l'école Saint Kizito à Kingabwa, quartier du nord de la commune de Limete à Kinshasa.
8h15 : A la paroisse Saint-Laurent, les files d’attente sont visibles, rapporte notre envoyé spécial Patient Ligodi. Les opérations de vote n’ont pas encore commencé. Dans plusieurs bureaux, sur les 27 que compte ce centre, un seul est opérationnel.
Certaines sources de la Commission électorale nationale indépendante renseignent que dans une dizaine de minutes tout devrait rentrer dans l’ordre. Certaines machines à voter sont en train d’être configurées, disent-ils.
Trois heures après le début officiel des opérations de vote, les électeurs se sont déplacés en masse. De longues files d’attente sont déjà visibles dans plusieurs centres. La partie la plus dure, il faut dire, c’est de retrouver son nom sur les listes électorales. Certains électeurs passent plus d’une dizaine de minutes avant de retrouver leur nom.
Trois heures après le début des opérations, la mission d’observation électorale, principalement la mission d’observation électorale de l’Eglise catholique, rapporte également que dans certains centres les observateurs ont été empêchés de participer à l’ouverture des bureaux de vote. Et après certaines interventions, tout semble rentrer dans l’ordre.
8h : Kinshasa. Centre de vote de l’Institut du Commerce (ISC), témoignage de notre correspondant Kamanda Wa Kamanda qui vient de voter : « Il faut dire qu’il y a 8 bureaux de vote qui fonctionnent ici. Le personnel est arrivé à l’heure. Les observateurs aussi. En ce moment, au bureau, il n’y a que 5 témoins et les partis politiques. Les électeurs, eux, arrivent au compte-gouttes, sans doute à cause de la pluie qui s’abat sur la capitale depuis la nuit. Chaque bureau est équipé d’une machine à voter, d’un isoloir et d’une urne transparente. En ce qui me concerne, j’ai retrouvé facilement mon nom et je me suis présenté au bureau 5, où je suis en ce moment, et j’ai voté. Jusqu’ici, tout se passe sans problèmes pour les quelques électeurs qui se sont présentés. »
7h30 : Des habitants de Beni (Nord-Kivu) ont décidé d'organiser un scrutin, malgré le report des élections dans cette région pour des raisons sanitaires et sécuritaires.
7h : A Kinshasa, où une violente tempête a éclaté dans la matinée, deux centres électoraux étaient privés d'électricité et autre est resté fermé faute de personnel, ont constaté des correspondants de l'agence Reuters sur place. « Ma seule préoccupation, c'est cette très forte pluie. Le vote pourrait durer plus longtemps, mais j'espère que le ciel se dégagera », a déclaré Joseph Kabila, venu voter dans une école de la capitale.
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Pourtant, dans certains bureaux, les difficultés s’accumulent. Notre envoyée spéciale Florence Morice est à la Fondation Malula où l’installation des bureaux n’a pas commencé. Tout est encore entassé dans une salle de classe. Explications fournies par le chef de centre : « Nous avons été empêchés par la pluie battante qui tombe sur Kinshasa ». A l’entrée de cette salle de classe, une trentaine d’électeurs sont pourtant là depuis le petit matin, parfois depuis 5 heures. Ils ont bravé la pluie et les rues quasi-désertes - même par endroits inondées -, pour venir voter, mais craignent de devoir attendre longtemps, car les listes d’électeurs ne sont pas disponibles.
« On ne nous dit rien. Il paraît qu’il n’y a pas de listes. (...) On attend encore le mot d’ordre. Qu’on affiche les listes », déplore un électeur rencontré dans un bureau de vote à Kingabwa, un quartier du nord de la commune de Limete à Kinshasa. Pour lui, ce scrutin est très important.« C’est pour la nation congolaise. C’est vraiment très important. Nous devons voter, parce que nous avons besoin d’un nouveau dirigeant, pour que le pays avance ! » lance-t-il au micro de RFI.
6h : Après plusieurs ouvertures tardives, les premiers électeurs ont voté. Certains ont du mal à retrouver leurs noms et leurs numéros sur les listes, d'autres ont des difficultés à utiliser les machines mais les élections sont en cours et les queues s'allongent devant les bureaux de vote .
5h : Ouverture des bureaux de vote maintenant dans la capitale Kinshasa et dans l'ouest du pays. Pour voter, les électeurs vont devoir pour la première fois utiliser une machine au coeur de nombreuses polémiques depuis des mois. L'appareil dispose d'un écran tactile sur lequel les électeurs devront choisir leur candidat avant d'imprimer leur bulletin et d'aller le placer dans l'urne.
4h30 : A Beni, commentaires d'habitants qui ont été privés de leur droit de vote et qui s'insurgent contre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur le report des élections dans leurs contrées.
4h : Ca y est, les premiers bureaux de vote ont ouvert dans l'est du pays, notamment à Kisangani, Goma et Lubumbashi. C'est un triple scrutin qui s'ouvre en RDC, provincial législatif et présidentiel, 2 ans et une semaine après la fin constitutionnelle du mandat de Joseph Kabila. Près de 39 millions de Congolais sont appelés aux urnes sur 73 550 bureaux de vote. Beni, Butembo et Yumbi voteront plus tard pour les législatives et les provinciales mais pas pour la présidentielle pour des raisons sanitaires et sécuritaires.
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Les bureaux de vote seront ouverts de 6h à 17h (heure locale). Les électeurs présents devant leur bureau à 17h (heure locale) seront autorisés à voter jusqu'à la fin de la file d'attente. Ambiance devant un bureau de vote à Lubumbashi