Cameroun: la petite ville de Bangourain sur le pied de guerre

Des miliciens séparatistes anglophones sont soupçonnés de multiplier des attaques à Bangourain, une petite ville de la région de l'Ouest, frontalière de la région du Nord-Ouest. La dernière tentative en date a eu lieu ce 26 décembre. Les populations y ont répondu et tué deux assaillants. Le président Paul Biya y a dépêché en urgence son ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, pour faire baisser la tension.

Pour le ministre de l’Administration territoriale, l'heure est au «vivre ensemble.» Atanga Nji s'est rendu mercredi à Bangourain pour marteler ce message et mettre en garde ceux qui seraient tentés de se faire justice eux-mêmes. « Bien évidemment, ils sont frustrés. Ils ont été violentés, ils ont subi des sévices, ils ont subi des atrocités. Mais force revient à la loi. Le Cameroun est un Etat de droit et l’injustice populaire n’est pas acceptable ».

Des propos qui sonnent comme une réponse aux habitants de Bangourain, qui, excédés par les attaques, se sont constitués en milice d’autodéfense.

Selon un habitant, Koupit Adamou, beaucoup sont déjà armés. « Ils entendent se défendre avec ces armes, ces fusils traditionnels et les armes blanches. C’est avec ça que la population s’organise pour pouvoir se défendre en cas d’une éventuelle attaque ».

Policiers, gendarmes et militaires

Le ministre Atanga Nji plaide l'apaisement. « Il fallait éviter l’escalade, il fallait prêcher la paix entre les deux communautés anglophones et francophones qui vivent ensemble depuis longtemps. C’est des villages voisins. Les terroristes ont commis des atrocités, mais nous devons garder notre sang-froid et laisser la justice faire son travail ».

Le Centre pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique, une Ong camerounaise, appelle les populations à « faire preuve de retenue» et à « s’abstenir de discours de haine ».

Face à ces tensions, policiers, gendarmes et militaires ont été déployés en grand nombre, à Bangourain notamment que les populations apeurées ont commencé à fuir pour les villes voisines de Foumban et Bafoussam. Les pouvoirs publics, quant à eux, ont appelé au calme.

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