Il y a eu beaucoup d’interpellations suite à cette marche. Si l'on en croit des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des dizaines, voire même des centaines de personnes qui réclamaient la chute du régime ont été arrêtées mardi à Khartoum par les forces de sécurités. Des éléments, en civil, qui n'hésitaient pas à violenter les protestataires avant de les embarquer dans les voitures des services de renseignement.
Des chefs de partis politiques, des avocats, des médecins, et des femmes sont parmi les détenus, mais ils n'existent pour le moment aucun chiffre officiel sur ceux qui sont d’ores et déjà désignés comme les « détenus de la liberté » par les manifestants.
La police tire à balle réelle
La télévision publique a diffusé mardi, un peu à la manière de Mouammar Kadhafi en 2011, ce qui a été présenté comme les aveux d'Ayoub, un étudiant présenté comme casseur. Son visage portait les traces de torture qu'il aurait subie.
Il n y a pas non plus de bilan de morts ou de blessés, à part des témoignages disparates sur les réseaux sociaux qui montrent quelques blessés par balles réelles utilisées par la police et qui visaient surtout la tête ou la poitrine.
Omar el-Béchir, a de nouveau dénoncé dans un discours télévisé mardi des « traîtres, des agents et des mercenaires qui sabotent les institutions de l'Etat ».
Cette situation au Soudan après une semaine de protestations préoccupe désormais la communauté internationale. Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Norvège et le Canada se sont dit « inquiets » de ces violences et réaffirment le droit du peuple soudanais à manifester. Ces quatre pays ont appelé Khartoum à éviter les tirs à balle réelle sur les manifestants et les détentions arbitraires ainsi que la censure des médias.