Quinze minutes d'audience pour quatre années d'enquête. L'instruction du juge financier Serge Tournaire, accouche d'une souris. Au tribunal, ce 21 décembre, Michel Tomi a reconnu avoir perçu une commission de plus de 1,5 million d'euros lors d'un contrat d'achat de vedettes par l'Etat gabonais, au constructeur français Raidco. L'homme d'affaires corse admet aussi avoir obtenu un titre de séjour français à sa compagne grâce à de faux documents.
Empire financier
Michel Tomi fait l'objet d'une information judiciaire en 2014. Les charges sont lourdes : corruption, abus de confiance, trafic d'influence, blanchiment. L'enquête révélera l'étendue de l'empire financier du baron corse sur le continent africain. Jeu, BTP, hôtellerie : Michel Tomi prospère du Maghreb à l'Afrique centrale.
Proche de certains présidents, Michel Tomi utilise ses relations privilégiées pour aider des entreprises françaises à obtenir de juteux marchés, comme la société de sécurité Gallice qui assure la formation de la garde présidentielle d'Ibrahim Boubakar Keïta au Mali.
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Michel Tomi sait être généreux avec ses amis. Ainsi le président malien a-t-il reçu en cadeau une montre Rollex, des costumes Cifonelli pour un montant de 20 000 euros ou encore une Range Rover. Mais jamais pour autant le juge Serge Tournaire n'a pu prouver des pratiques de corruption.