Sept heures et dix minutes, c'est le temps qu'a duré cette audience qui s'est terminée après 20 heures, heure locale. Premier prévenu à déposer, le commissaire de Chacona, l'adjudant-chef Jean-Marie Blaise Oyissa qui a déclaré que les jeunes qui ont trouvé la mort dans son commissariat y ont été déposés à son insu, sur ordre du commissariat central de la Tsiémé dont dépend celui de Chacona.
Quatre autres prévenus ont chargé l'adjoint au commissaire, le nommé Ferdinand Ngambomi, le présentant comme l'homme par qui le malheur est arrivé. C'est cet adjudant qui aurait intimé l'ordre de garder une vingtaine de détenus dans une cellule pouvant en contenir moins de dix pendant toute la journée et la nuit du 22 au 23 juillet. Il les aurait aspergés de sable et d’eau, selon un rescapé.
Le commissaire central de la Tsiémé et le commandant du corps urbain de sécurité, qui ont comparu comme témoins, ont nié avoir donné des instructions de nature à torturer les jeunes. Tous ces témoignages semblent apporter de la lumière, selon Me Yvon-Eric Ibouanga de la partie civile : « Il y a tout : la torture, les mauvaises structures de détention et le dysfonctionnement des services de police. Il y a tout », a dit l'avocat.
L'audience reprendra le 3 janvier 2019 pour les réquisitions et plaidoiries.