Qu’ils aient été amis avec Deyda Hydara, ou simplement influencés par son travail, les journalistes dans la salle commémorent cette date avec tristesse. Selon Sheriff Bojang, le président du syndicat des journalistes, la profession lui doit beaucoup : « Il savait que la dictature n'allait pas disparaître naturellement, qu'il fallait que quelqu'un prenne position, se batte et sacrifie sa vie. Il aurait pu se soucier moins de vous, de moi, de cette profession, mais non, ça lui importait. »
Cette année, le gouvernement gambien, condamné par la Cédéao à payer quelque 45 000 euros à la famille de Deyda Hydara, a débloqué la moitié de la somme. Mais pour son fils, Baba, il ne faut pas relâcher les efforts sur le volet judiciaire : « C'est toujours difficile, même 14 ans après, on a l'impression que c'était hier. Ce que je veux savoir, c'est qui a commandité. Tous ceux qui ont fait quelque chose pour que ce drame se produise doivent être traînés en justice. »
Le ministre de la Justice, Abubacarr Tambadou, est convaincu que la vérité sur la mort du journaliste sera bientôt établie : « Il y aura notamment le travail de la commission vérité. Et la police a lancé une enquête, avec l'émission de mandats d'arrêt contre des personnes liées au dossier. On va établir la vérité de façon publique, transparente et impartiale. »
Le ministre a aussi promis que la réforme des lois sur les médias sera présentée très prochainement devant l’Assemblée nationale.