Selon certaines sources, Mukthar Robow avait été invité à la résidence du président par intérim de la région du Sud-Ouest lorsqu’il a été arrêté. Selon d’autres sources, il avait rendez-vous avec la commission électorale régionale.
L’interpellation aurait été effectuée avec l’aide de soldats éthiopiens de maintien de la paix présents à Baidoa, assure un diplomate. Dans un communiqué, le ministère somalien de la Sécurité intérieure accuse en tout cas Mukhtar Robow d’avoir importé des armes dans la ville et d’avoir mobilisé des milices.
L’arrestation a engendré des échanges de tirs entre partisans du candidat et forces de l’ordre et a été suivie par des émeutes dans Baidoa jeudi après-midi.
Après avoir officiellement fait défection du groupe al-shebab, Mukhtar Robow s’était rendu aux autorités somaliennes en 2017. Début octobre, il avait annoncé sa candidature aux élections régionales de l’Etat du Sud-Ouest. Une candidature rejetée par le gouvernement fédéral à Mogadiscio.
Cette arrestation est une étincelle de plus dans un climat aujourd’hui extrêmement volatile dans la zone. Les élections dans le Sud-Ouest, prévues le 19 décembre, ont déjà été repoussées trois fois et Mogadiscio est accusé d’interférences dans le processus électoral.
Selon le chercheur Matt Bryden, il y a maintenant un risque d’escalade de la violence, non seulement à Baidoa, mais aussi à Mogadiscio où la crise politique bat son plein.