Andry Rajoelina prévoit, s’il est élu, de maintenir les lois sur les grands investissements miniers, attractifs pour les investisseurs étrangers, mais de revoir le pourcentage des redevances de ces multinationales pour accroître les recettes de l’Etat. Marc Ravalomanana, lui, souhaite créer une banque nationale qui facilite l’accès aux prêts, avec des taux de remboursement faibles (inférieurs aux taux actuels), pour financer les projets des entrepreneurs, et ainsi diminuer le taux élevé de chômage des jeunes.
Les candidats garantissent tous deux, à leur manière, un avenir meilleur aux Malgaches. Mais face aux promesses d’Andry Rajoelina de constructions de villes nouvelles dans chaque région, ou aux projets, certes moins pharaoniques mais tout aussi ambitieux de Marc Ravalomanana, systématiquement les mêmes questions : combien cela va-t-il coûter ? Qui va payer ? Et avec quelle contrepartie ?
« Durant le débat, la provenance des financements a toujours été tenue secrète », explique Pascal Rasaony, analyste politique. « On nous explique qu’il y a déjà des partenaires prêts à financer ces grands projets, mais tout ça reste très opaque. Y a-t-il eu des appels d’offres ? Les représentants des candidats bottent en touche. » Pour Lova Rabary-Rakotondravony, journaliste et juriste, la seconde intervieweuse, « Rajoelina énonce ce que le peuple a envie d’entendre. Son programme est populiste. Celui de Ravalomanana est plus réaliste, plus pragmatique ». Il annonce notamment, rappelle la journaliste, « vouloir continuer à recourir aux aides internationales notamment pour les projets sociaux et d’infrastructures. »