A Carnot, ville diamantifère de l'Ouest, de nombreux musulmans ont dû partir de leurs maisons, chassés par les anti-balakas pendant la crise. Le calme - encore précaire - revenu, certains reviennent, et découvrent que leurs biens ont été occupés par d'autres déplacés internes, qui ont eux -mêmes fui les combats dans l'arrière pays. Initié par le Norway Refugee Council (NRC), un programme de réintégration de ces « déplacés secondaires » a été initié, qui leur permet d'accéder à une habitation fixe. Une petite maison de 22m2 en moyenne (la taille devrait atteindre désormais 30m2 dans les prochaines constructions), au confort spartiate. Un programme destiné à devenir « durable », puisque ces nouvelles maisons s'accompagnent d'un titre de propriété, et d'un relevé cadastral. Chose rare, dans un pays où moins de 1% des terres est titrisé. L'idée étant d'éviter les conflits fonciers à l'avenir, en cas de reproduction d'événements de ce type.
La situation n'est pas la même à Kaga Bandoro, au Centre du pays, toujours aux mains des groupes armés. La ville compte aujourd'hui plus de 20 000 déplacés internes, qui y vivent dans des conditions plus que précaires. Dans le camp de Lazare (plus de 7 700 déplacés), les habitants tentent de réinstaurer un semblant de vie sociale, avec le soutien des ONG. Mais l'assistance humanitaire est malheureusement toujours insuffisante.