« Ces élections ne seront pas crédibles », tranchent d’emblée les auteurs de ce rapport. Ils dénoncent entre autres, l’« inféodation » de la Commission électorale au pouvoir, des « tripatouillages du cadre juridique » de ces élections avec, par exemple, une répartition des sièges qui s’est faite avant l’audit du fichier électoral et alors que cet audit a révélé un nombre « important d’électeurs » « mal identifiés ».
Viennent ensuite des questions de logistique : la « controverse sur la légalité » de la machine à voter, les doutes persistants sur capacité de la Commission électorale à déployer cette machine dans les temps, ou encore le recours à l’armée congolaise acheminer le matériel. Armée peut-on lire dans le rapport « dont la neutralité politique est généralement remise en cause », ce qui n’est pas de nature « atténuer les suspicions d’une fraude électorale planifiée ».
Mais ce n’est pas tout : les auteurs du rapport s’inquiètent aussi de retard dans le financement de ces élections « toujours pas garanti à ce stade ». Sans oublier, la dégradation du contexte sécuritaire, en particulier à Beni dans l’est du pays où sévit également une épidémie d’Ebola, ce qui risque « d’empêcher » de nombreux électeurs d’exercer leur droit de vote. Ils déplorent aussi les « violations » répétées du droit de manifester à l’approche du scrutin, et enfin le manque de neutralité des organise judiciaires qui seront chargés d’examiner les contentieux et autres recours liés aux élections.
Des recommandations
Devant cette situation, où l’Etat congolais semble se dresser contre le peuple au profit des intérêts partisans, « la communauté internationale ne doit pas rester sans agir », concluent les auteurs pour qui « il est de la responsabilité de l’ONU, des organisations africaines et des partenaires de la RDC de faire en sorte que le pays retrouve le chemin de la stabilité politique ».
Après le constat, viennent les recommandations. Il est demandé à la communauté internationale « de se tenir prête à intervenir pour protéger la population congolaise en cas des violences liées au processus électoral ».
D'autres recommandations sont adressées aux acteurs politiques... Au gouvernement, il est demander « d'accepter la contribution financière de ses partenaires » pour ces élections et de respecter le plan de décaissement des fonds destinés à la préparation du scrutin.
Ils demandent enfin à l'opposition de « s'activer » dans la « formation de leurs membres et sympathisants » qui doivent « jouer le rôle de témoins dans les bureaux de vote » le jour du scrutin .