Entre le Burundi et l'Ouganda, c’est un bras de fer qui ne dit pas son nom. Le président Nkurunziza voulait faire reporter le sommet, mais le président Museveni ne voulait pas en entendre parler.
Pour l’Ougandais, selon une lettre envoyée au Burundais, le décaler n’aurait pas été « dans les meilleurs intérêts » de la Communauté d’Afrique de l’Est. Dans ce courrier, Yoweri Museveni précise que les chefs d’Etat doivent « sans tarder » aborder des sujets « graves ».
Pierre Nkurunziza, lui, dénonce une entorse au protocole. Il assure avoir été mis au courant onze jours avant la tenue du sommet, et non quatre semaines, comme le prévoit le règlement de la Communauté.
Yoweri Museveni réplique que les chefs d’Etat de la région ne sont quand même pas les « otages » des règles de procédure. Et il évoque l’aspect financier, le secrétariat de la Communauté s’étant déjà mis en frais pour organiser cette rencontre à la date prévue.
Si Pierre Nkurunziza n’a pas l’intention d'aller à Arusha, Yoweri Museveni invite son « frère » – le terme utilisé dans la correspondance présidentielle – à se faire représenter. Il est vrai, par ailleurs, que Pierre Nkurunziza a été victime d'une tentative de coup d'Etat, en 2015, la dernière fois qu'il a participé à un sommet en Tanzanie.
Pour Nina Wilen, une politologue de l'Université libre de Bruxelles, il s'agit là d'un net changement de ton de la part de Yoweri Museveni.