Etudiant à l’université Cheikh Anta Diop, Farba Niane, costume à fines rayures serait bien parti en France : « Non, là je n’y pense même pas. Je suis étonné. C’est énorme ». « Enorme », le coût d’une d’inscription l’année prochaine. Le calcul est simple : les frais dans les facultés françaises ont été multipliés par quinze.
Fatoumata Barry en sciences économiques renonce à finir sa licence en France : « Ça deviendra un rêve qui a été brisé pour un bon nombre d’étudiants. Maintenant avec cette augmentation, je ne pense pas pouvoir en bénéficier. Mon niveau de vie, ma situation économique ne va pas pouvoir me permettre de faire ça. Donc c’est mon cas, et je sais que c’est le cas de beaucoup de personnes ».
Pourquoi une telle mesure ? Tous s’interrogent à l’image de Steven Sene, le président de l’amicale des étudiants : « C’est un moyen pour tout simplement limiter l’arrivée des Africains en masse en France. Ici, c’est extrêmement difficile de pouvoir exceller, par exemple dans l’enseignement supérieur. Donc ce sont les facteurs qui poussent les étudiants, la pauvreté et tout. On pourrait investir dans le pays, rester dans le pays, mais il va falloir que l’Etat accompagne ces étudiants ».
« C’est aux étudiants de s’adapter », ce sont les mots du ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam. En 2017, la France a accueilli dans ses universités près de 10 000 Sénégalais.