Cela fait 15 ans que la mine de Xolobeni est en projet. 15 ans de bataille sur le terrain, puis judiciaire, entre les 500 habitants et le gouvernement qui cherchait à les déloger.
« La loi sur les ressources minières permet théoriquement au gouvernement de venir sur vos terres, de vous exproprier et de vous compenser financièrement si des minerais sont présents », affirme Thami Malusi, avocat pour le cabinet Richard Spoors qui a défendu la communauté.
Dans son jugement, la Haute Cour de Pretoria a placé la sauvegarde des communautés comme priorité : « Si vous déplacez les habitants, vous ne déplacez pas une seule personne, mais vous perturbez leur cohésion sociale qui a existé depuis des décennies. Donc cela a été pris en considération lors de la décision. »
C’est une jurisprudence importante pour l’Afrique du Sud, qui tourne progressivement la page des expropriations systématiques : « Nous avons changé le statut des communautés qui sont propriétaires informelles de terres. Ils sont passés d’une position où ils avaient moins de protection que des propriétaires terriens à une position où ils sont plus de protections. Et c’est une grande victoire pour ces propriétaires informels. »
Pour le ministre des Mines Gwede Mantashe, un tel droit pour les communautés signifie la baisse, voire la fin des investissements des compagnies minières dans le pays.