Selon le procureur militaire, des officiers généraux ivoiriens suivaient avec intérêt la situation au Burkina Faso durant le coup d'Etat. « Coupez l'électricité et toutes communications, ensuite positionnez des armes lourdes aux différentes entrées de la capitale et faites des tirs de sommation » conseille un officier ivoirien. Un autre officier transmet ce message à l'accusé : « Mon patron cherche à joindre le général en urgence ».
Apres la lecture de plusieurs messages, l'un des avocats des parties civiles exige l'identité des interlocuteurs du colonel major Boureima Kéré. Ce que refuse le procureur qui explique que son intention n'est pas de raviver la tension entre Burkina Faso et le Cote d'Ivoire. « Je ne veux pas compliquer les relations entre les deux pays. Nous ne voulons pas remuer le couteau dans la plaie », se défend-il.
Réplique de l'avocat, qui souligne que le tribunal ne doit pas se préoccuper des questions politiques. « L'argument n'est pas légal. Nous ne sommes pas ici pour une gestion diplomatique du coup d'Etat », dénonce maitre Prosper Farama.
Le président suspend alors la séance pour se concerter avec les autres membres du tribunal. Une vingtaine de minute plus tard, il revient et autorise le procureur à poursuivre la présentation de ses éléments à charge comme il le souhaite.
Selon plusieurs sources, c'est le général Vagondo Diomandé, chef d'état-major particulier du président ivoirien Alassane Ouattara qui communiquait avec le colonel major Boureima Kéré. Durant leurs conversations, il aurait même envoyé les numéros spéciaux de son patron à l'accusé afin que ce dernier les transmette au général Gilbert Dienderé.