Déjà libre depuis le 10 novembre après 72 heures de détention à la prison de New Bell à Douala, Mimi Mefo s'est vue signifier par le tribunal militaire de la même ville qu'il n'existait plus d'affaire.
En d'autres termes, le tribunal de Douala a abandonné sans autre forme de procès les charges qui pesaient contre la journaliste camerounaise anglophone, auteure d'un tweet qui mettait en cause les militaires camerounais dans la mort d'un missionnaire américain, Charles Truman Wesco, décédé après une attaque des séparatistes anglophones dans le Nord-Ouest.
L'audience, très courte, a duré à peine une dizaine de minutes, le temps pour la présentatrice de la chaîne de télévision Equinoxe TV et ses conseils de se faire notifier cette décision.
Intervention de Paul Biya ?
Cette fin est donc heureuse pour la journaliste, aussi spectaculaire que la décision de son incarcération dans la nuit du 7 au 8 novembre dernier et l'envoi du dossier devant la juridiction militaire. A l'heure de comprendre ce revirement, les analystes se sont répandus en conjectures.
D'aucuns saluent l'exceptionnelle mobilisation des hommes et femmes des médias et des organisations de défense des droits humains qui ont massivement protesté contre son incarcération. Les autres mettent en avant une décision du président Paul Biya qui aurait personnellement instruit l'arrêt immédiat des poursuites contre la journaliste.