Le projet de loi d’entente nationale comporte 38 articles censés contribuer à la réconciliation nationale, après le déclenchement de la crise dans le nord et le sud à partir de 2012. Mais il est rejeté par 47 associations de défense des droits humains au Mali.
« Nous ne voulons pas de ce projet de loi, explique Ramata Guissé, présidente exécutive d’Amnesty International Mali. Compte tenu du fait qu’il promeut beaucoup plus la mésentente que l’entente. »
Me Moctar Mariko, président de l’Association malienne de défense des droits de l’homme, pointe du doigt deux articles du projet de loi d’entente nationale. « L’article 4 dit : "Les personnes coupables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité sont exclues du champ d’application de la loi". Or, l’article 3 dit que tout le monde est là-dedans. C’est incongru. »
Vent debout, les 47 associations réclament justice avant réconciliation. Bintou Boiré, du Réseau malien des défenseurs des droits de l’homme, s’interroge sur le sort des mères d’enfants nés de viol. « Elles ont été violées par des groupes armés et elles ne sont pas prises en compte dans cette loi. Ce qui est un grand paradoxe. »
Sit-in devant l’Assemblée nationale et marches pacifiques dans tout le pays sont prévus par les 47 associations pour obtenir l’élaboration d’un nouveau projet de loi d’entente nationale.