Doublons sur la liste électorale, cartes d’électeurs qui ne sont pas arrivées ou encore bulletins pré-cochés… la Céni confirme avoir détecté des anomalies pendant l’élection, tout comme certains observateurs électoraux de la communauté internationale. Des anomalies qu’elle a consignées, comme le demande la loi électorale, et que la Haute Cour constitutionnelle traitera.
La conclusion est similaire, à savoir que les anomalies ne remettent pas en cause la régularité du scrutin. Cependant, la Céni est dans la tourmente. Des rumeurs de corruption de ses membres courent sur les réseaux et certains candidats publient leurs propres résultats. Le président de la Céni Hery Rakotomanana se justifie.
« Nous invitons toutes ces personnes-là à apporter les preuves puisque, effectivement, c’est très grave de porter, à l’endroit de la Commission électorale nationale indépendante, de tels mensonges, de tels propos sans aucune preuve à l’appui », a déclaré le président de la Céni.
Hery Rakotomanana avait annoncé, le jour du scrutin, que les tendances provisoires seraient connues dès dimanche, avant même les résultats provisoires prévus le 20 novembre, mais l’acheminement des bulletins est plus long que prévu. Seulement 16% des bureaux de vote ont été traités pour le moment. Il faut aussi confronter les anomalies recensées avec les procès-verbaux et, là aussi, il s’agit d’une démarche précautionneuse qui prend du temps, selon Ernest Razafindraibe, le rapporteur général de la Céni.
« La Céni prend beaucoup de prudence pour que les résultats qu’elle va afficher ne fassent pas objet de critiques ni de contestation. C’est une prudence, donc, que la Céni a prise. Par ailleurs, le temps que l’acheminement a pris ne nous a pas encore permis d’afficher la tendance complète », a expliqué le rapporteur général de la Céni.
Des tendances incomplètes qui peuvent aussi s’expliquer par le nombre de sections de recensement du matériel de vote. Il y en a 119 pour près de 25 000 bureaux de vote, à travers le pays.