C'est un rendez-vous annuel au Maroc, le traditionnel discours du Roi qui marque l'anniversaire de la Marche verte. Mais un discours qui célébrait également cette année le 60e anniversaire de la Conférence de Tanger. A l'époque, les représentants des mouvements de libération marocains algériens et tunisiens se prononçaient en faveur de l'unité du Maghreb.
Et c'est au nom justement de cet idéal unitaire maghrébin que Mohammed VI a proposé la création d'un cadre politique de dialogue avec Alger. Un dialogue direct, « nul besoin qu'une tierce partie joue entre nous les intercesseurs ou les médiateurs », a-t-il affirmé. Un message direct adressé ici à l'ONU quelques jours après le renouvellement du mandat de la Minurso, la mission onusienne au Sahara occidental.
C'est donc en tout cas un discours qui a toutes les apparences d'une main tendue, mais une main qui sera difficile à saisir, il faut dire, côté algérien. Car on sait que le principal point de discorde reste le soutien d’Alger au Front Polisario qui revendique l'indépendance du Sahara occidental. Or dans son discours, le roi Mohammed VI a dans le même temps tenu à réaffirmer le principe d'intégrité territoriale du royaume chérifien, parlant de province du Sud et de marocanité du Sahara.
Marque de cette tension autour du Sahara : à Paris, le Centre Pompidou a dû suspendre la présentation d'un livre comportant des photos d'archives sur le conflit du Sahara occidental, à la suite de critiques de milieux culturels et de médias marocains, a indiqué mardi à l'AFP le musée parisien, regrettant une « instrumentalisation ».