« Cette cérémonie était un acte symbolique important, mais ça ne garantit rien pour la suite », explique un observateur. Avec les chefs d'Etat régionaux, la communauté internationale a montré qu'elle soutenait encore le processus.
Le retour de Riek Machar a aussi été vu comme un signe positif. Pour autant, le chef rebelle est reparti dans la soirée pour Khartoum, preuve que les conditions de son retour ne sont pas encore réunies.
La période de pré-transition, qui doit durer huit mois, est très laborieuse. Du retard s'accumule dans la mise en place des institutions. Et le risque d'un échec est toujours fort. « Il y a des problèmes d'incompétence, de bureaucratie et de méfiance », confie un observateur.
Une euphorie de courte durée ?
Les travaux du comité de pré-transition, l'organe-clé chargé d'appliquer l'accord, ont plus d'un mois de retard. Or, ces délais risquent d'exacerber la suspicion et de replonger le pays dans la crise. Sur le terrain, des combats ont toujours lieu sporadiquement. Chaque camp recrute des hommes.
S'ajoutent à cela des dysfonctionnements dans la chaîne de commandement et des conflits locaux. Bref, une situation sécuritaire très complexe. Un observateur attend beaucoup plus du président Kiir, en tout cas.
« C'est à lui de donner le tempo. Or, on dirait qu'il n'a pas envie de diriger. Chaque fois, la communauté internationale doit lui tordre le bras pour qu'il agisse », confie cette source. Quoi qu'il en soit, on l'aura donc compris, l'euphorie de la cérémonie de Juba risque de s'estomper rapidement.