A l'issue de ces élections législatives, l'opposition dénonce certes des fraudes, la participation est particulièrement faible, mais pour Ike Ngouoni, le porte-parole de la présidence, l'essentiel est ailleurs : ces élections ont le mérite de clore définitivement le débat sur la légitimité du chef de l'Etat.
Le très influent Maixent Accrombessi, victime d'un accident vasculaire cérébral, est à présent remplacé par Brice Lacruche Alihanga au poste de directeur de cabinet. Ali Bongo a changé la direction de son parti. Et lors des investitures pour les législatives, il a écarté certains barons qui étaient en place depuis Omar Bongo et qui ne lui étaient peut-être pas dévoués à 100%, pour placer plus de jeunes et des femmes. « Il faut plutôt voir ces changements comme un renouvellement nécessaire », explique-t-on à la présidence.
La nouvelle Assemblée nationale sera en tout cas fidèle au chef de l'Etat. Le PDG fait également une razzia sur les municipalités, lui assurant un Sénat aux ordres en 2020.
« Face à lui, l'opposition est affaiblie et divisée », se réjouit une source du pouvoir. « Ali Bongo a certes réussi son coup mais c'est en apparence seulement. » « L'abstention très forte montre bien qu'il n'y a aucune adhésion », estime pour sa part l'opposant Guy Nzouba Ndama, qui se déclare plutôt préoccupé en ce moment par l'état de santé du chef de l'Etat.