Dans le quartier de Mahamasina, en plein centre de la capitale, ils sont environ 200 à être venus écouter les arguments du collectif des 25 candidats. Sur la scène, musiques et discours se succèdent. Dans l'auditoire, Colombe : « Je suis venue ici parce que je ne suis pas du tout pour l’élection du 7 novembre. Parmi les 25 candidats, il y a des personnes qui savent bien la loi. Moi, je crois bien qu’ils ont raison. »
Ces candidats avaient donné jusqu'à lundi au président de la République par intérim, Rivo Rakotovao, et à la Haute Cour constitutionnelle pour obtenir une réponse concernant leur demande de révision de la liste électorale. Faute de réactions, ils ont décidé de lancer ce qu'ils appellent « une campagne de sensibilisation » pour informer les Malgaches des défaillances qu'ils indiquent avoir trouvées.
« Pression des bailleurs de fonds »
Haingo Rasolofonjoa fait partie de ce collectif de candidats : « Il y a énormément de gens aujourd’hui qui ne sont pas sur la liste. Egalement des électeurs fictifs. Soit on décide de mettre en place la vraie liste électorale, et ça implique justement des nettoyages qui entraineront certainement un décalage. Je sais qu’il y a une pression énorme des bailleurs de fonds qui ont payé l’argent pour organiser les élections. Et aujourd’hui, ce n’est plus le Malgache qui doit choisir, c’est la communauté internationale qui a dit "nous avons financé", et ça je trouve que c’est une ingérence directe ou indirecte. » Les 25 candidats ont prévu de se rassembler à nouveau ce mercredi matin.
Ce climat n'est pas sans inquiéter Transparency International. Pour Ketakandriana Rafitoson, directrice de Transparency International sur la Grande île, qui participe ces jours-ci au Sommet mondial des défenseurs des droits humains à Paris, tous les ingrédients d'une crise sont présents.