C’est une affaire judiciaire qui commence sur Facebook, se poursuit sur un terrain de foot et se termine au tribunal. Soufiane al-Nguad, jeune auto-entrepreneur, appelle sur les réseaux sociaux les supporters du club de foot de Tétouan à protester contre la mort de Hayat Belkacem. Une étudiante tuée par balles par la Marine royale, en septembre, alors qu’elle était sur un bateau de migrants en route vers l’Espagne.
Suite à cette histoire, au Maroc, la colère gronde. Sur Facebook, Soufiane al-Nguad partage un communiqué du club de foot de Tétouan appelant ses supporters à manifester avant le match du 28 septembre et à s'habiller en noir en guise de deuil. Des supporters vont alors manifester sur le chemin du stade en appelant à « venger Hayat ».
Au début du match, l'hymne national est sifflé. Certains brandissent des drapeaux espagnols en criant « Viva España », cette Espagne où Hayat Belkacem voulait allait. Après le match, des incidents éclatent dans le centre de Tétouan. Au final, 19 jeunes, dont neuf mineurs, seront arrêtés et jugés pour « outrage au drapeau national », « manifestation non autorisée » et « destruction de biens publics et privés ». Quant à la condamnation de Soufiane al-Nguad à deux ans de prison ferme, ses avocats ont fait appel.