Le grand programme de nutrition lancé par l'ANC en 1996 n'a pas connu les résultats escomptés, comme l’explique Rihlat Saïd Mohamed, docteure en anthropologie à l'université de Witwatersrand à Johannesburg : « Ce programme se concentrait énormément sur le marasme et le kwashiorkor, très peu sur le retard de croissance qui est une malnutrition chronique chez l’enfant ».
Pour Rihlat Saïd Mohamed, le programme ne s'est pas concentré sur les vraies causes du retard de croissance en Afrique du Sud : « Donc une alimentation pas nutritive pour les enfants, très peu d’allaitements en Afrique du Sud, beaucoup de maladies infectieuses chez les enfants ».
Plus d'un quart des jeunes Sud-Africains souffrent de malnutrition aujourd'hui, principalement due au fort niveau de pauvreté, selon l'activiste Koketso Moeti : « Un enfant n'a pas seulement besoin de nourriture pour vivre. Le peu d'argent des parents doit tout couvrir : pour payer les études, pour l'hygiène de vie, pour la maison et la nourriture n'est rapidement plus une priorité ».
La nouvelle campagne, baptisée « Pour une bonne croissance » est dirigée par le docteur Kopano Mabaso : « On se concentre sur l'aide aux éducateurs dans les communautés et sur le soutien aux mères de famille. Mais on doit aussi promouvoir la question de la nutrition dans le débat public et produire plus d'études sur les pratiques dans le pays ».
L'objectif pour le docteur Kopano Mabaso est d'atteindre 0% de retard de croissance à l'horizon 2030.