« Ce n'est pas l'argent qui doit dominer, ce sont les idées. Malheureusement, avec les distributions de goodies à tout va, on voit depuis les cinq jours de campagne électorale que les pratiques n'ont pas changé. »
La déclaration de la directrice exécutive de Transparency International Initiative Madagascar est cinglante. Ketakandriana Rafitoson ne se fait guère d'illusions. Son organisation a des doutes sur l'efficacité de la toute récente Commission créée pour contrôler, à l'issue des élections, les comptes de campagne des candidats.
« On est au cœur de la campagne et c'est au cœur de la campagne que le choix des citoyens se décide. Donc si on attend que la campagne soit terminée pour révéler les fraudes, les malversations, le choix de l'électeur sera fait : il sera trop tard », explique-t-elle.
Déterminer la provenance des fonds de chaque candidat
En se basant sur des rapports publiés par plusieurs organisations de renommée internationale dont la sienne, Ketakandriana Rafitoson dénonce la provenance des fonds utilisés par les trois derniers ex-présidents aujourd'hui candidats.
« Même s'ils le nient à corps et à cri, c'est un fait. M. Ravalomanana, M. Rajoelina et M. Rajaonarimampianina, qui successivement ont été à la tête de l'Etat, ont tous été impliqués d'une manière ou d'une autre dans le trafic de bois de rose, notamment , affirme la directrice exécutive de Transparency International Initiative Madagascar. Nous, notre démarche, c'est vraiment de dire à la population, "ne soyez pas amnésiques. Rappelez-vous de ce qu'il s'est passé et faites votre choix très rationnellement". Parce qu'il y va de l'enjeu de ce pays. S'ils investissent des millions d'euros dans cette campagne, ils ne le font pas pour nos beaux yeux. C'est qu'ils cherchent un retour sur investissement ».
Soutiens d'entrepreneurs locaux, dont de grands noms de la finance et de l'industrie malgaches, mais également appuis étrangers, Transparency International cherche à savoir qui finance qui, et avec quelle contrepartie.