Le Rwanda investigation bureau annonce dans un tweet avoir interrogé l'opposante rwandaise sur des propos qu'elle aurait tenu, notamment le fait de qualifier de « politique » sa condamnation à quinze ans de prison en 2010 ou encore de qualifier de « prisonniers politiques » des personnes en prison au Rwanda. Une allusion très claire à la dizaine de cadres de son parti et à l'opposante Diane Rwigara, qui vient de bénéficier à son tour d'une libération provisoire.
Le Rwanda investigation bureau assure que ces déclarations sont clairement une violation du Code pénal rwandais, avant de mettre en garde l'opposante en rappelant que « sa condamnation par la Cour suprême est toujours valable ». Cette comparution a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, certains de ses soutiens dénonçant une nouvelle atteinte à la liberté de parole.
« Nous prenons la menace au sérieux »
Le deuxième vice-président de son parti, Justin Bahunga, qui vit en exil en Grande-Bretagne, rappelle que Victoire Ingabire avait déjà été mise en garde par le président Paul Kagame en personne il y a quelques jours. « Aujourd'hui, la menace se précise et nous la prenons au sérieux », assure ce proche, en expliquant qu'ils ont désormais opté pour la prudence. « Sa sécurité et sa liberté et passent avant tout pour le moment », affirme-t-il.
Dans le même temps, on a appris que le vice-président de son parti, le FDU vient de s'évader de prison dans des circonstances troubles. Ce sont les médias rwandais qui l'ont annoncé dès lundi 8 octobre, en citant le Service pénitentiaire rwandais.
Une évasion à éclaircir
Boniface Twagirimana, c'est son nom, a été arrêté en septembre 2017 en compagnie de huit autres membres du FDU sous l'accusation de « formation d'un groupe armé et tentative de renverser le gouvernement ».
Selon ces journaux, les autorités pénitentiaires auraient constaté son évasion avec un compagnon de cellule lundi matin. Il était incarcéré dans la prison de haute sécurité de Mpanga, dans le district de Nyanza, où il venait d'être transféré cinq jours plus tôt. Le deuxième vice-président du parti d'opposition ne croit pas trop en cette version, et il demande au gouvernement d'établir les circonstances exactes de sa disparition.