Dans la crise entre l’Erythrée et Djibouti, on avance à pas comptés. Le Premier ministre djiboutien parle d’une bonne volonté commune. Selon Abdoulkader Kamil Mohamed, « des commissions seront mises en place pour aplanir les différends et faire des propositions acceptables pour les deux pays. »
Le conflit frontalier va devoir être réglé. Or il y a encore quelques mois, Djibouti accusait son voisin de violer les décisions internationales et de mener des opérations de déstabilisation sur son territoire.
Mais aujourd’hui, la rhétorique a changé. Le chef du gouvernement djiboutien se dit optimiste, ajoutant même que les évolutions récentes « aboutiront à une normalisation entre les deux voisins. » Retourner devant les tribunaux n’est pas d’actualité. Djibouti prône le dialogue, notamment grâce à la médiation de l’Arabie saoudite, de l’Ethiopie et la Somalie.
Abdoulkader Kamil Mohamed rappelle toutefois « le sacro-saint principe de l’intangibilité des frontières héritées de la décolonisation ». Sous-entendu, Ras Doumeira est bien en territoire djiboutien.
Djibouti accuse également l’Erythrée de détenir 13 de ses militaires. Or Asmara ne reconnaît pas l’existence de ces prisonniers. « Il faudra lever cet obstacle si on veut normaliser nos relations. Ce point sensible doit être traité minutieusement par les commissions conjointes », conclut le Premier ministre avec prudence.