Sous l'égide de l'ONG le Centre pour le dialogue humanitaire, ce processus a été marqué par trois étapes majeures : la signature fin août d’un accord de paix par une trentaine de chefs de villages du cercle de Koro, puis le 27 septembre la signature d’un cessez-le-feu par Youssouf Toloba, l’un des leaders de la milice dogon Da Na Amassagou, et la venue mardi 2 octobre à Mopti du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga.
Mais les violences dans le Centre continuent et en début de semaine Tabital Pulaaku a publié un communiqué pour faire part de ses inquiétudes. « Nous n'accepterons jamais l'intégration des criminels de Da Na Amassagou », écrit l'association qui dénonce l'impunité et demande justice, ajoutant que « Youssouf Toloba et ses complices [de la milice dogon] doivent être jugés à la Cour pénale internationale ». Bien que Tabital Pulaaku ne soit pas associé au dialogue, l'association exprime des préoccupations partagées par certains Peuls du Centre.
« L'Etat ne peut pas se ranger aux côtés des miliciens. »
« Lors de la visite du Premier ministre, Youssouf Toloba et ses hommes ont été accueillis en grande pompe, explique Maître Hassane Barry, médiateur dans le processus de paix. Cela a suscité une certaine inquiétude. Il y a eu des morts. L'Etat ne peut pas se ranger aux côtés des miliciens. »
Pour inciter tous les combattants à déposer les armes, le gouvernement a offert de les intégrer au processus de désarmement lancé en 2015, dans le cadre de l'accord de paix qui a mis fin à la crise dans le Nord. « Certains pourront rejoindre l'armée, d'autres bénéficier de micro-crédits », explique Sidi Alassan Touré, gouverneur de Mopti. Un geste d'apaisement, selon le gouverneur, qui ajoute que « pour autant, ceux qui continuent de tuer des Maliens seront fermement combattus ». Un premier comité de suivi de ce processus de paix doit se réunir ce jeudi, à Mopti.