Selon plusieurs détenus, leur mouvement n'était pas préparé. Après des mois de colère et de frustration, ils se seraient soulevés pour faire connaître leurs conditions de détention. Présenté comme le meneur, Keribino Wol a expliqué que des hommes masqués avaient emporté des prisonniers pendant la nuit. « Ça dure depuis des mois. Certains d'entre nous sont pris et on ne les revoit jamais », a-t-il déclaré.
La situation s'est tendue. Des dizaines de détenus ont volé des armes et se sont déployés notamment sur le toit, tandis que les forces de sécurité encerclaient le bâtiment. Selon plusieurs sources, la prison contiendrait 300 à 400 détenus dont beaucoup attendraient un procès depuis des mois, voire des années. Une partie étant également enfermée pour leurs opinions politiques. Keribino Wol a même révélé la présence de Marko Lokidor, un gouverneur d'opposition enlevé au Kenya en décembre et dont les proches avaient perdu la trace.
Les renseignements ont donné une autre version, affirmant que quinze détenus avaient désarmé cinq gardes endormis et utilisé d'autres prisonniers comme boucliers humains, ajoutant que l'établissement ne gérait que 60 personnes. En tout cas, selon le ministre de l'Intérieur, la mutinerie s'est finalement terminée dans le calme et les mutins ont fini par déposer les armes. Un événement qui fait toutefois désordre. Fin septembre, le président Kiir avait annoncé la libération des détenus, sans effet pour l'instant. Le gouvernement nie farouchement la présence de prisonniers politiques au Soudan du Sud.