A Douala, les électeurs sont souvent venus très nombreux pour surveiller le dépouillement. Au lycée bilingue de Bepanda où se trouvait notre envoyée spéciale, à chaque fois qu’une enveloppe était ouverte et que l’on entendait le nom d’un candidat, c'étaient des cris de joie ou des manifestations de déception.
Il n'y avait pas de tension particulière, mais de l’électricité dans l’air et beaucoup de vigilance. « On vient parce que l'on a voté et l'on voulait voir ce qui allait ce passer jusqu'à la fin », témoigne une jeune femme. « Nous redoutons qu'à un moment donné la fraude s'installe, mais au moins, nous sommes venus protéger nos votes au niveau de notre centre », poursuit un homme.
La plupart des électeurs présents avaient leur téléphone portable en main sitôt les résultats inscrits sur le tableau noir de la salle de classe. Chacun est venu filmer ou prendre des photos pour les partager directement sur les réseaux sociaux.
Pour Stéphane, c'est indéniable, le Cameroun est en train de changer. « Dans la façon de faire campagne des candidats, les nouvelles technologie ont apporté beaucoup. Il faut aussi que le scrutin est mieux organisé et ce n'est pas la pagaille à laquelle on a assisté dans les années antérieures. Du coup, les jeunes se sont sentis concernés par cette élections ce qui n'existait pas auparavant, explique-t-il. Désormais, les choses au Cameroun vont changer parce que les jeunes ont décidé de s'intéresser à la chose politique. »
Dépouillement sous l'oeil vigilant des électeurs
Même ambiance à Yaoundé, où selon notre correspondant, les opérations de dépouillement se sont, tout comme le vote, déroulées dans le calme et sous le regard vigilant des représentants des candidats et du public. Dans certains centres de vote, les dépouillements ont été effectués à l’aide de lampes torches faute d’électricité.
A l’heure qu’il est, les comptages sont quasiment terminés. Les responsables des bureaux de vote sont en train de remplir les procès-verbaux, sous le regard des policiers et des gendarmes qui assurent la sécurité de ces opérations.
Une journée de vote relativement calme
Cette journée de vote s’est globalement déroulée dans le calme et la sérénité, rien à voir avec le scrutin présidentiel de 2011. L’un des principaux points noirs de cette journée, c’est une certaine confusion observée devant les bureaux de vote. Le numéro inscrit sur la carte électorale ne correspondait pas toujours au numéro inscrit sur le fichier et l’on a vu des électeurs un peu perdus.
Dans les deux régions anglophones que compte le pays, l'insécurité a toutefois perturbé le scrutin. De nombreux coups de feu ont été entendus dans la capitale du Nord-Ouest, Bamenda, où trois séparatistes ont été abattus par les forces de l'ordre. Sur les 2 343 bureaux initialement prévus, seuls 79 pour toute la région du Nord anglophone étaient ouverts, dont 13 a Bamenda.
A Yaoundé, dans les bars, la population suit par petits groupes les différentes soirées électorales sur les chaînes de télévision. Cette journée électorale s’achève donc progressivement, même si les électeurs restent très attentifs aux premières déclarations des candidats.