Cette dernière journée promet d'être riche en émotion à Douala, la capitale économique. Jusqu'ici, dans la ville qu'on présente pourtant comme le temple de la contestation, la campagne a parfois été un peu terne. Après leur premier grand meeting, les candidats sont partis sillonner le pays. Mais dans la ville, on n'a quasiment pas entendu les haut-parleurs des caravanes ou des soirées festives.
Sur les affiches, on ne voit quasiment que le portrait du président Paul Biya. « Ici à Douala, on est plutôt scotché devant la télévision pour suivre les débats et compter les points », explique une vieille dame alors que les jeunes se branchent sur les réseaux sociaux.
Discussions vives
S'il y a moins d'animation qu'on pouvait l'imaginer, cette campagne passionne toutefois beaucoup de monde et les discussions sont vives dans les familles, entre amis, au travail ou sur les marchés. « Ce n'est peut-être pas l'ambiance des années 90 mais nous avons l'impression qu'une flamme s'est rallumée », se réjouit une militante de l'opposition qui trouve les candidats plus dynamiques, plus combatifs. Et plus professionnels qu'avant.
Un observateur de la vie politique estime que cette campagne 2018 a entrainé un regain d'intérêt de nombreux Camerounais vis-à-vis de la politique. Quelque chose a changé, conclut-il, et cette campagne laissera des traces irréversibles, quel que soit le résultat du vote de dimanche.