Alors que la Céni recevait en grande pompe les bulletins uniques et autres matériels sécurisés pour l'élection vendredi après-midi, au même moment la fronde s'organisait chez les 22 candidats contestataires.
Arlette Ramaroson, candidate numéro 18, fait partie de ceux-là. Elle dénonce une « situation dangereuse ». « On est en train de monter tout un appareil de tricherie. Des faux bulletins, des fausses cartes d'identité, surtout dans les régions reculées, dans les zones rouges, explique-t-elle. Oui, on a des preuves. Par exemple, il y a des cartes d'identité qui circulent. Il y a déjà les empreintes digitales, mais il n'y a pas de nom dessus. La Céni et tous les responsables sont en train d'encourager les tricheries, ils ferment les yeux sur les achats de vote, sur la corruption, puis ils se renvoient la balle. Et la communauté internationale ne voit rien. »
La Céni affirme s'en tenir à la loi
Du côté de la Céni, l'ultimatum n'impressionne guère. Joint par téléphone, son vice-président, Olivier Ramahadison, rappelle que son institution s'en tient à la loi. « La liste électorale a été clôturée au 15 mai. Et elle ne sera rouverte qu'à la date de révision annuelle, le 1er décembre, sauf si une loi intervient d'ici là », détaille-t-il.
Et visiblement, il y a peu de chances pour que cela soit le cas. La deuxième session ordinaire du Parlement démarrera le 16 octobre prochain. Certains députés réclament même déjà l'ajournement de celle-ci pour ne pas empiéter sur la campagne électorale.
Qu'importe, le collectif se dit déterminé. « Il y a un point très clair, nous ne nous laisserons pas faire. Quitte par exemple à faire arrêter la campagne », affirme Arlette Ramaroson. Les 22 candidats doivent se réunir ce samedi pour décider de la suite de leurs actions.