Ce sont 73 000 personnes au moins qui ont fui leur domicile depuis le week-end. Souvent des familles entières qui ont trouvé refuge dans des écoles, des hangars ou juste sous une bâche en plastique. Eau, nourriture, couvertures ; les besoins humanitaires sont importants, selon les organisations sur place, alors que les nuits sont froides et pluvieuses.
La situation sécuritaire reste tendue, malgré un important déploiement de forces de sécurité et de l'armée. Selon plusieurs sources, les violences ont éclaté il y a une semaine après l'assassinat de quatre responsables locaux. Venus de la région de Benishangul-Gumuz, pour parler sécurité avec leurs voisins de la région Oromia, ils ont été tués par des assaillants non identifiés. S'en est suivi un cycle de représailles. Des Oromos vivant dans la province de Benishangul-Gumuz ont été attaqués, faisant au moins 44 morts.
En jeu, l'accès à des terres agricoles. Un sujet récurrent de dispute entre les groupes ethniques qui vivent à la frontière de ces deux régions. Ces six derniers mois, les conflits ethniques en zone oromo ont déjà fait plus d’un million de déplacés.