Alors que le gouvernement sud-africain souhaite amender la Constitution pour exproprier les terres sans compensation financière, l’ancien président Thabo Mbeki lance un pavé dans la mare.
Une réforme agraire pour réparer les injustices historiques est nécessaire, concède l’ex-chef d’Etat. Mais une expropriation sans compensation viserait principalement les Blancs qui représentent 8 % de la population et possède 72 % des fermes et donc irait à l’encontre des principes même de la Constitution, c’est-à-dire une société non-raciale.
« Traître »
La Constitution prévoit que l’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y habitent, Noirs et Blancs, rappelle Thabo Mbeki. Si le Congrès national africain au pouvoir (ANC) abandonne ce principe, le mouvement devient un parti « noir » et non plus représentant la population.
Ces propos ont suscité la colère de nombreux Sud-Africains qui accusent l’ex-président d’être un traître, notamment du parti de gauche radical de Julius Malema, fervent supporteur de l’expropriation sans compensation, qui accuse Thabo Mbeki de s’être rallié à la cause des fermiers blancs.