« L'assassinat d'un commandant, ça fait paniquer les gens », explique au téléphone un officier du MOC qui souhaite garder l'anonymat. Depuis quelques semaines le mécanisme a subi plusieurs défections. Les intimidations des jihadistes, renouvelées ce week-end, ont aussi eu raison des velléités de certains combattants de s'engager.
Aujourd'hui, le MOC de Tombouctou ne compte que 170 éléments contre 800 prévus. Les combattants sont encore en formation et n'ont toujours pas commencé les patrouilles conjointes pour sécuriser la ville. « Il faut plus d'hommes, il faut des armes, sinon comment va-t-on les rendre opérationnels », déplore la source de RFI qui avoue que le moral des troupes est au plus bas.
A terme, c'est tout le programme de désarmement qui est mis en danger. Car le MOC n'en est que la première étape : les anciens combattants sont censés rendre leurs armes, suivre une formation et les récupérer pour rejoindre l'armée malienne. « Pour le moment on cantonne les gens, ils n'ont pas d'arme et ils sont exposés », a confié Mohammed ould Mahmoud, porte-parole de la CMA, des groupes armés qui compose le MOC. Un comité directoire de la CMA s'est réuni lundi à Bamako. Il entend faire des propositions au gouvernement pour accélérer la mise en œuvre de l'accord de paix.