L'Union européenne, pour justifier cette absence d'une mission d'observation à cette élection présidentielle, a évoqué deux principales raisons. La première tient aux restrictions budgétaires qui obligent à une certaine discrimination dans l'élaboration du planning d'interventions dans divers pays, à l'échelle mondiale.
La deuxième, et peut être la plus importante, tient au fait que le Cameroun n'a pas adressé d'invitation formelle à l'Union européenne, comme il est d'usage pour les processus électoraux, a expliqué l'ambassadeur-chef de mission de l'Union européenne à Yaoundé. Du coup, cette élection présidentielle va se dérouler sans le regard avisé des mandataires de Bruxelles. Une première depuis le retour du Cameroun au multipartisme en 1990.
Les premiers à s'inquiéter de cette absence de la diplomatie européenne sont évidemment les candidats de l'opposition qui prennent part à cette élection présidentielle. Paul Mahel, le porte-parole du candidat Akere Muna, pense ainsi que le pouvoir, en faisant le choix de ne pas inviter l'Union européenne, « n'a pas l'intention de tenir une élection libre et transparente ». Inquiétude partagée au sein de l'état-major du candidat Cabral Libii, même si ici l'on se presse d'ajouter que mission d'observateurs européens ou pas, les Camerounais devront eux-mêmes décider du sort de ce scrutin.