Campagnes de sensibilisation à la télévision et à la radio nationale, antibiotiques déjà disponibles au niveau des districts, désinfection et désinsectisation : c'est notamment avec ces mesures que les autorités malgaches espèrent éviter une nouvelle épidémie de peste.
Le Dr Manitra Rakotoarivony, directeur de la Promotion de la santé de ce ministère, demande aussi la coopération des sociétés de transport en commun : « Tout transporteur doit inscrire les noms des passagers, leur contact téléphonique au cas où il y a une personne atteinte dans le car. C’est notre problème parce qu’il y a plusieurs [compagnies] qui n’utilisent pas ce cahier ».
Un problème de taille puisque c'est de cette manière que la peste s'est propagée l'année dernière. Un passager atteint de la maladie avait contaminé d'autres passagers. L'urgence est donc désormais de retrouver toutes les personnes en contact pour pouvoir faire un traitement préventif.
Parmi les huit cas de peste recensés cette année, quatre sont des cas de peste pulmonaire. Une information qui préoccupe le Dr Manitra Rakotoarivony : « Sans traitement, les pestes buboniques se transforment en peste pulmonaire et c’est pour ça que l’équipe du ministère s’inquiète. Parce qu’il y a des personnes qui n’étaient pas passées pour prendre le traitement, ça nous pose beaucoup de problèmes, parce que les tradipraticiens n’utilisent pas des médicaments, ils utilisent d’autres méthodes pas efficaces ».
Inciter la population à se faire traiter chez un médecin, c'est le défi des autorités. La première forme de peste, la bubonique transmise par les puces des rats, est la moins dangereuse. La peste pulmonaire, elle, se transmet d'homme à homme par des gouttelettes de salive. Très contagieuse, elle peut être mortelle en seulement 48h.