Il critique avec fougue les règles du jeu d’une élection qu’il juge mal préparée. Pourtant, c’est en toute connaissance de cause que Didier Ratsiraka s’est porté candidat le 21 août dernier. « Ne pas le faire aurait été de la non-assistance à pays en danger », affirme-t-il très sérieusement.
Et c’est avec tout autant de sérieux qu’il déclare : « Je demande instamment le report clair et net des élections et la refondation et la réconciliation nationale avant tout mouvement ».
Ses raisons ? L’ex-président met en doute notamment la fiabilité de la Céni et l’omnipotence prétendue de la HCC : « Ce n’est pas à la HCC de dicter au président de la République ce qu’il doit faire. Ce n’est pas à la Haute Cour constitutionnelle de dicter sa conduite au Conseil d’Etat. Ce n’est pas la HCC qui est compétente pour donner des ordres à tout le monde ».
Il réfute l’argumentaire selon lequel, il ferait du coup le jeudi du parti présidentiel, le HVM : « Non, non, non ! Ce n’est pas vrai, le HVM veut que les élections aient lieu. La seule alliance, c’est entre moi et le peuple. C’est tout ».
Pourtant, plusieurs sources différentes affirment que des alliances entre les têtes d’affiche seraient en négociation, pour contrer à tout prix Andry Rajoelina. Parallèlement, avec la bénédiction de Ratsiraka, 16 candidats devraient signer ce jeudi une résolution, en faveur du report du scrutin. A la veille de la démission prévue du président de la République, des observateurs admettent que « ces différentes gesticulations ne sont pas de très bon augure pour la suite ».