Bras de fer à distance entre Bobi Wine et les autorités ougandaises

Libéré sous caution la semaine dernière après sa condamnation pour trahison par une cour martiale fin août, le chanteur et député Robert Kyagulanyi alias Bobi Wine s'est exprimé pour la première fois lundi 3 septembre sur son arrestation et sa détention provisoire. Un long message posté sur son compte Facebook dans lequel il décrit avoir été battu et torturé. Des propos aussitôt démentis par l'armée et le gouvernement ougandais.

Le porte-parole de l'armée, Richard Karemire, est formel : « Les forces de défense du peuple ougandais ne torturent pas ». C'est ce qu'il a déclaré ce mardi à RFI. Ajoutant : « Une enquête est en cours. Attendons ses résultats ».

Citée dans les médias locaux, la ministre de la Présidence, Esther Mbayo, a quant à elle accusé Bobi Wine « d'induire la jeunesse en erreur » après ces déclarations.

Il faut dire que le message posté sur la page Facebook du chanteur et député, lundi, depuis les Etats-Unis, est sans équivoque. Plus de 3 500 mots qui constituent un récit extrêmement détaillé dans lequel la pop-star passe en revue chaque évènement depuis ce soir du 13 août. L'assassinat de son chauffeur, l'entrée fracassante des forces spéciales ougandaises dans sa chambre d'hôtel, puis son arrestation un pistolet sur la tempe.

Entre les descriptions de sévices et ses déplacements d'un camp militaire à l'autre, celui qui est devenu un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un fervent détracteur du président Yoweri Musseveni, dresse un tableau extrêmement violent de ses conditions de détention.

Lors de ses récentes comparutions, Bobi Wine semblait très affaibli, utilisant parfois des béquilles pour se déplacer. Selon son entourage, il a été admis dimanche dans un hôpital de Washington pour y recevoir des soins.

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