Selon ses avocats, Bobi Wine avait été passé à tabac lors de sa précédente détention. Il avait été inculpé de trahison avec 32 co-accusés après des jets de pierre contre le convoi présidentiel dans le nord du pays le 14 août.
Libéré sous caution lundi, Bobi Wine a été placé en détention ce jeudi dans un hôpital du gouvernement à Kampala, l'hôpital Kirrudu. Asuman Basalirwa, l'un de ses avocats, dénonce « une arrestation brutale ».
« Il a été emmené de force à l'hôpital pour un examen, jusqu’à ce que nous nous mettions d'accord sur le fait que personne ne devait l'examiner sans son consentement. Car ce n'est pas la procédure ! On ne force pas un patient ! Un patient à le droit de choisir où et qui l'examine. Il n'y a donc pas moyen qu'on force un patient qui ne veut pas recevoir de traitement ! Voilà la situation. »
Son avocat ne cache pas son inquiétude pour la santé de son client. « Il n'est pas en forme, il ne peut ni se tenir debout ni marcher seul. Et puis, il a été maltraité au cours de son arrestation alors qu'il était sur le point de quitter le pays pour recevoir des soins à l'étranger. »
Mais pour la police ougandaise, le chanteur aurait dû demander le feu vert des autorités avant de quitter le pays. Les autorités voulaient également vérifier la réalité des sévices subis par Bobi Wine d'où sa détention à l'hôpital, justifie Patrick Onyango, le porte-parole adjoint de la police : « Il a affirmé qu'il avait été torturé mais nos médecins doivent d'abord l'examiner et confirmer ces déclarations [selon lesquelles il a été torturé, ndlr]. On ne sait jamais, il aurait pu juste faire semblant ! La police ougandaise en tant qu'institution ne pratique pas la torture et nous condamnons avec fermeté ces pratiques ! »
Hier, les avocats n'étaient pas en mesure de dire combien de temps leur client serait maintenu en détention.
L'annonce de la nouvelle arrestation du député-chanteur a provoqué un rassemblement de protestation dans sa circonscription de Kampala. La manifestation a été dispersée par les forces de l'ordre.