« J’ai peur que le président arrive à nous diviser en remettant le débat autour des personnes plutôt qu’autour des projets et des visions politiques, explique à RFI Adolphe Muzito. Parce que ce qui se passe aujourd’hui, on est en train de se poser la question : quel candidat choisir de l’opposition ? Probablement ceux dont les candidatures étaient invalidées ont l’impression que pour eux, c’est amplement suffisant. Ils peuvent être les têtes de file de l’opposition, même en sachant qu’à eux seuls, ils ne pourront pas gagner.
Au contraire, ils seraient obligés peut-être de négocier plus tard avec Joseph Kabila, qui ferait d’eux des deuxièmes personnalités en leur donnant par exemple la gestion du gouvernement ou du Parlement, ce qui les obligerait finalement à jouer le jeu du régime de Kabila et à appliquer des politiques publiques qui auront montré leurs limites ».
« Donc, je vais prendre l’initiative et rencontrer les différents candidats, poursuit l'ex-Premier ministre, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée. Ceux qui ont été validés comme ceux qui ne l’ont pas été, en considérant qu’ensemble, si nous avons une vision partagée, nous pouvons l’emporter. Aucun seul ne pourra gagner. Mais pour gagner, il ne suffit pas de gagner, mais il faut être un dans l’action, dans la vision.
Pour cela, je vais faire des références, sur les questions essentielles qui doivent mettre l’opposition ensemble ou les différents candidats ensemble, pour que celui que nous choisissons soit responsabilisé pour appliquer et respecter cette profession de foi de sa part sur les domaines de compétences du président de la République : la défense, la sécurité intérieure, la justice mais aussi la diplomatie ».