A en croire l’étude financée par l’Union Européenne, Hery Rajaonarimampianina aurait dépensé 43 millions de dollars pour sa campagne, en 2013, soit 21,5 $ par voix obtenue, quasiment le double du montant par électeur de Donald Trump, en 2016.
Marcus Schneider, représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert à Madagascar est à l’origine de la publication de l’extrait de l’étude. « Ce que ce tableau a montré, c’est que le candidat victorieux en 2013, à Madagascar, a dépensé plus d’argent par électeur que les grands candidats en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis. Le grand problème de ce chiffre, c’est qu’il n’y a aucune transparence là-dessus. On ne sait pas d’où vient cet argent. En politique, c’est toujours la grande question car celui qui paie, c’est aussi celui qui commande », explique-t-il.
C’est aussi une question plus que jamais d’actualité, à la veille d’une nouvelle élection présidentielle.
« Le problème qu’on a actuellement, c’est qu’on peut supposer qu’une partie de ces dépenses-là [NDLA: dépenses de campagne] sont financées par de l’argent qui n’est pas légal, par de l’argent sale et bien-sûr, on ne peut pas s’attendre à une politique propre qui est financée par de l’argent pourri », a ajouté le représentant de la Fondation Friedrich Ebert à Madagascar.
Questionné sur l’étude, Freddie Mahazoasy, vice-président de l'Assemblée nationale - pro-pouvoir - s’interroge sur la fiabilité des chiffres présentés, tout en affirmant que « le financement des campagnes est un sujet cher au HVM » avant d’expliquer d’ailleurs que « les lois électorales, votées en avril dernier, ne vont pas assez loin » et de conclure qu’elles « autorisent encore les candidats à avoir recours aux financements étrangers. Des financements qui ne sont évidemment pas sans contrepartie et qui pourraient être contraires aux intérêts des Malgaches », adressant ainsi une pique directement à l’adversaire Andry Rajoelina.