Les grandes manœuvres ont commencé au Burundi, en vue de sortir le pays de la crise. Une équipe du facilitateur Benjamin Mkapa vient ainsi de séjourner dans le pays et, après deux jours de discussions avec les parties présentes, le gouvernement burundais – qui assurait jusqu'ici que le référendum constitutionnel de mai dernier avait mis un point final au dialogue extérieur – envisage de participer à une cinquième et dernière session de ce processus, prévue vers fin septembre si rien ne change.
Mais comme le pouvoir burundais a toujours refusé de discuter avec le Cnared, qui regroupe l'opposition en exil et une partie de l'opposition interne, la facilitation a pris le soin de sélectionner parmi eux ceux qui sont acceptables aux yeux de Bujumbura.
Autre victoire pour le camp présidentiel, l'ordre du jour des discussions. On ne parle plus de crise ni de 3e mandat. Il sera plutôt question de discuter de l'organisation d'élections crédibles en 2020.
Mais comme l'opposition externe a peur de se rendre à Arusha en Tanzanie, considérée comme le principal allié de Nkurunziza, ces discussions de la dernière chance devraient se dérouler à Entebbe en Ouganda, sous la supervision du médiateur en chef, le président ougandais Yoweri Museveni.
La médiation a intérêt à aller très vite selon des observateurs, car Bujumbura continue d'avancer à son rythme. Après l'adoption d'une nouvelle constitution qui enterre l'accord d'Arusha, le camp présidentiel vient d'adopter sa feuille de route pour des élections de 2020. Et il est en train de reformer la Commission électorale indépendante, toujours sans l'opposition.