Villages désertés, champs à l'abandon... L'insécurité et les violences qui depuis plus d'un an secouent les deux régions anglophones du Cameroun ont affecté les campagnes, selon une ONG camerounaise basée à Buea, dans la région du Sud-Ouest.
Human is right estime que dans cette région le commerce du cacao a chuté de 80% en raison de l'insécurité. Résultat, les fèves ne sortent plus des champs ou passent clandestinement par le Nigeria. Au niveau national, les exportations officielles diminuent. Selon l'Office national du café-cacao, le port de Douala a reçu 10% de fèves en moins pour la campagne 2017-2018, soit 224 000 tonnes.
Un chiffre inquiétant, car la filière cacao au Cameroun prend de plus en plus d'importance et représente déjà le deuxième poste d'exportation du pays en valeur, derrière le pétrole.
Si les exportations baissent, en revanche au niveau national la production est en légère progression. Bonne nouvelle pour l'agro-industrie camerounaise, la transformation locale bondit de moitié pour dépasser désormais les 50 000 tonnes. Au Cameroun, 600 000 producteurs vivent directement du cacao.