RDC: pour le camp présidentiel, il n'y a pas de problème de démocratie

Alors que Joseph Kabila poursuit ses consultations pour chercher un candidat à la majorité, les candidatures se multiplient dans les rangs de l'opposition, même si on parle de plus en plus de candidature unique. Il ne reste plus que 4 jours pour déposer son dossier, la clôture est prévue pour le 8 août. Parmi les ténors, Moise Katumbi a été pour la deuxième journée consécutive refoulé à la frontière zambienne, alors que Jean-Pierre Bemba a pu, lui, rentrer dans son fief hier à Gemena où il a été accueilli par ses partisans venus par milliers à l'aéroport. Pour le camp présidentiel, le retour de Jean-Pierre Bemba montre qu'il n'y a pas de problème de démocratie au Congo. Sur les réseaux sociaux, ce deux poids deux mesures étonnent.

Dans l'entourage de Moise Katumbi, on dénonce depuis septembre 2015 et son départ de la majorité un acharnement de Joseph Kabila. L'ancien gouverneur du Katanga a laissé, selon ses proches, une image de bonne gestion à Lubumbashi qui aurait fait de l'ombre au chef de l'Etat congolais. « Ils ont essayé de l'accuser d'action violente, mais qui pourrait le croire, lui est l'un des rares à ne pas avoir de sang sur les mains », explique encore l'un de ses proches.

Dans les rangs de la majorité, on assure qu'il n'y a pas de stratégie anti-Moise Katumbi, même si un député confie : « Joseph Kabila n'aime pas les traîtres ». Ce député de la majorité assure également que l'opposant n'aura jamais le courage de rentrer. « Et ça, le chef l'a toujours su, il suffisait de lui faire peur par une menace d'arrestation », dit encore ce député.

La sortie de prison de Jean-Pierre Bemba aurait en revanche surpris le camp présidentiel. « Ils n'avaient pas le temps d'exhumer un dossier contre lui, ils ne pouvaient pas non plus lui refuser son passeport diplomatique de sénateur », commente un opposant. Mais ce dernier dit redouter que la candidature de l'ancien vice-président soit, elle, bloquée par la commission électorale ou la Cour constitutionnelle, en utilisant de sa condamnation définitive pour subornation de témoin par la CPI. « Les deux d'un coup, c'est sûr, ça aurait été trop », poursuit cet opposant.

Pour l'entourage de Jean-Pierre Bemba, en tout cas, l'omniprésence des forces de sécurité depuis son retour montre bien que le régime craint sa candidature.

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